Qu’est-ce qu’on est drôle
nous les parents ! Souvent, quand j’accompagne mes garçons à leur activité
sportive de la semaine, je m’amuse à regarder les autres parents (ben j’essaye
de me regarder aussi, mais ce n’est pas évident !). Et je dirais qu’il est possible de classer
les parents présents en différentes catégories…
D’abord, il y a le
parent trop intense. Celui qui ne manque aucun des mouvements de sa
progéniture, les yeux rivés sur sa performance, prodiguant sans cesse ses
judicieux conseils : « Bats des jambes plus lentement »,
« Garde les bras droits », « Respire ». Le ton est souvent sévère, exigeant. Au prix que ça coûte ce cours-là, on s’attend
à du rendement. Il va même jusqu’à se
déplacer, à se positionner stratégiquement dans le champ de vision de son
enfant, pour être certain qu’il voit son regard du
style je-m’attends-à-ce-que-tu-te-concentres-sur-ce-que-tu-as-à-faire-ce-n’est-pas-le-temps-de-déconner.
Ensuite, il y a le parent qui s’en fout complètement. Ce que peut bien être en train de faire son
rejeton dans la piscine ou sur le terrain de soccer, il s’en balance. Il est là et il attend que ça finisse. Il ne veut juste pas que ça s’éternise trop.
Allez, on se change et on déguerpit, j’ai de l’ouvrage qui m’attend à la
maison.
Il y a le aussi le parent qui vient faire son social avec
les autres parents. « Ah, salut,
comment ça va ? Pis, tes rénovations ? », « Hé, allo, t’as l’air en
forme cette semaine ! ». Pis ça placote, ça raconte sa vie, ça rit fort,
ça s’amuse ferme.
Il y a ensuite le parent-cellulaire, celui qui
« pitonne ». On ne sait pas
trop ce qu’il pitonne (Réseaux sociaux ? Tinder
? Texto au beau-frère ? Article scientifique de fond sur la reproduction
des opossums ?), mais il pitonne. Il ne
lève pas les yeux une seule fois, il ne regarde pas personne.
Il
y a également le parent surprotecteur.
Celui-là, il a tout le temps peur que son enfant ait froid, qu’il se
fasse une commotion cérébrale ou qu’il meurt de faim après le cours. Il traîne toujours avec lui deux kits de
linge de rechange, 18 collations et une trousse de premiers soins. Il a tout le temps un paquet de questions
pour le prof après le cours.
« Pourquoi le cours n’est-il pas annulé aujourd’hui, le terrain me
semble un peu bouetteux ? »,
« Avez-vous un protocole en cas de blessures graves ? », « Il me
semble que l’eau de la piscine est un peu froide, mon fils a attrapé une otite
la semaine passée ».
Il y a également le parent d’une famille nombreuse aux
prises avec l’autre parent qui travaille le soir et la fin de semaine. Alors
là, respect. Celui-là, il a toute mon admiration parce que, pendant une heure
de temps, il doit faire patienter ses autres enfants. Il passe son temps à courir derrière son 18
mois qui ne tient pas en place et qui grimpe partout, il change le couche du
bébé, il essaie de faire le devoir de mathématique du plus vieux, il fouille
dans son sac de façon frénétique à la recherche d’une vieille barre tendre
égarée, question de gagner quelques minutes de tranquillité.
Enfin, il y a le parent parfait. Il est présent, physiquement et
mentalement. Il encourage son enfant
sans l’étouffer d’une pression inutile.
Il l’incite à se dépasser, mais à travers des gestes et des paroles
chaleureuses et bienveillantes. Il est
attentif sans être trop exigeant.
Bon maintenant, Ze
question : et moi, je suis quel genre de parent ? Il va sans dire que
j’aimerais bien être le parent parfait.
Je pense que je le suis, parfois.
Des fois, je placote. Et je
pitonne. Un peu.
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