jeudi 21 juin 2018

Québec, d'amour et d'amitié





Québec, je te prends tout entier avec tes quatre saisons.  J’embrasse la diversité de tes températures, de tes couleurs, de tes odeurs.  J’aime ta première neige de décembre qui ramène un peu de lumière.  J’aime tes tempêtes hivernales, blottie sous la couette au coin du feu à écouter le vent faire craquer ma maison.  J’aime l’air frais de l’hiver, oxygéné et vivifiant.  Je ne pourrais plus me passer de tes levers et couchers de soleil roses de février.  Je ne peux évidemment qu’attendre avec impatience le temps des sucres, ma cinquième saison .  J’aime avril et ses champs tapés dans lesquels on peut courir aisément sans se faire chatouiller les jambes par les hautes herbes de juin.  J’aime me promener dans les bois alors que les feuilles et les mouches n’ont pas encore poussées.  En mai, je me plais à regarder les arbres à chaque matin afin de pouvoir dire avec précision le jour où les bourgeons ont éclos.  J’aime voir ce vert tendre se transformer en vert forêt dans le luxuriant mois de juin.  J’aime l’été, ses lacs, son soleil et son vent chaud.  J’aime me promener en ville tard le soir en robe soleil.  J’aime la caresse rafraîchissante de septembre, son soleil qui devance l’heure de son dodo, entraînant avec lui nombre de petits enfants épuisés.  J’aime le premier feu de foyer de l’automne et les couleurs d’octobre, évidemment.  J’aime même novembre et sa grisaille qui nous autorise à rester chez-nous et à ne rien faire.

Québec, j’épouse toutes tes particularités, toutes tes régions.  J’aime ton Abitibi d’épinettes, de grands espaces, de spectacles extérieurs sur le site d’une ancienne mine.  J’aime ton Parc de la Vérendrye, interminable, et inévitablement glacial l’hiver et pluvieux l’été.   J’aime ta Gaspésie montagneuse, colorée, de mer et de rochers, de rivières froides et de fosses à saumons.  J’aime ton Saguenay-Lac-Saint-Jean, retiré, fier, immense, ton Parc des Laurentides, interminable également.  J’aime Québec et ses vieilles affaires.  J’aime ses rues abruptes qui empêchent le port de talons-hauts. J’aime ta Côte-Nord, de baleines et d’eau fraîche, de chemins du bout du monde, de villages de pêcheurs, de rivières immenses, de barrages hydroélectriques et de forêts.  J’aime la mer qui te caresse et le fleuve qui te traverse.   J’aime Montréal, j’aime marcher ses rues, j’aime son pont Jacques-Cartier, j’aime sa culture, son excentricité, sa diversité, ses mélanges, j’aime que le chic côtoie le moins chic. J’aime aussi mon Outaouais natal, plus canadien par endroit.  J’aime mon Outaouais rural, chaleureux et créatif, naturel et apaisant.   

Québec, j’aime ta simplicité et ta convivialité.  J’aime que tu n’étouffes pas sous les protocoles.  J’aime que tu sois divertissant, que tu ne prennes pas trop au sérieux, que tu aimes fêter et être libre. J’aime que tu puisses veiller tard et te lever de bonne heure.  J’aime ton français d’Amérique, décontracté et punché.   Québec, tu es sympa, tu es différent.  Fais-toi confiance, je ne veux pas te perdre.

jeudi 7 juin 2018

Comme si je t'avais tricoté, et pourtant




À tous les jours,  je tente de me mettre dans tes souliers, d’imaginer ce que tu peux ressentir et penser.

Parfois, je n’ai aucun doute.

Je connais tes regards furieux, immobiles et insistants. Je reconnais tes regards de bonheur, frénétiques et pétillants.  Je ne distingue que trop bien tes regards anxieux, fuyants et incertains.  Je perçois à tes muscles qui se tendent que tu te sens confronté à une grande injustice. Je te vois devenir plus affectueux lorsque tu te sens fragilisé.

Mais parfois, je n’arrive pas à te décoder.

 Tes regards fixes, vagues ou lointains restent un mystère.  Tes frustrations qui soudain éclatent.  Tes maux de tête qui viennent et qui repartent.  Ton esprit qui, tout-à-coup, s’évade dans un monde imaginaire.  À quoi penses-tu pendant ces moments ? Quelles émotions t’habitent ?  Que s’est-il passé dans ta journée, quand faire tes devoirs devient soudainement une corvée, une montagne infranchissable ?  Quels démons ont-ils commencé à te visiter quand la perte d’un morceau de Lego déclenche de terribles sanglots ?  Pourquoi ce soir es-tu si volubile et détendu ?

As-tu déjà commencé à revoir des morceaux de ton passé ? Anticipes-tu déjà l’avenir par moments ?  Combien de déceptions ou de grandes joies parviens-tu encore difficilement à nommer ?

Cher enfant, toujours et sans relâche, sache que je tente de te donner le meilleur de moi-même. J’essaie de te comprendre du mieux que je peux, avec tout ce que j’ai de sensibilité et d’empathie.  Je sais toutefois, qu’inévitablement, je vais passer à côté de quelque chose d’important et j’espère, qu’à ce moment-là, tu pourras me pardonner.

   

Comme si je t'avais tricoté, et pourtant




À tous les jours,  je tente de me mettre dans tes souliers, d’imaginer ce que tu peux ressentir et penser.

Parfois, je n’ai aucun doute.

Je connais tes regards furieux, immobiles et insistants. Je reconnais tes regards de bonheur, frénétiques et pétillants.  Je ne distingue que trop bien tes regards anxieux, fuyants et incertains.  Je perçois à tes muscles qui se tendent que tu te sens confronté à une grande injustice. Je te vois devenir plus affectueux lorsque tu te sens fragilisé.

Mais parfois, je n’arrive pas à te décoder.

 Tes regards fixes, vagues ou lointains restent un mystère.  Tes frustrations qui soudain éclatent.  Tes maux de tête qui viennent et qui repartent.  Ton esprit qui, tout-à-coup, s’évade dans un monde imaginaire.  À quoi penses-tu pendant ces moments ? Quelles émotions t’habitent ?  Que s’est-il passé dans ta journée, quand faire tes devoirs devient soudainement une corvée, une montagne infranchissable ?  Quels démons ont-ils commencé à te visiter quand la perte d’un morceau de Lego déclenche de terribles sanglots ?  Pourquoi ce soir es-tu si volubile et détendu ?

As-tu déjà commencé à revoir des morceaux de ton passé ? Anticipes-tu déjà l’avenir par moments ?  Combien de déceptions ou de grandes joies parviens-tu encore difficilement à nommer ?

Cher enfant, toujours et sans relâche, sache que je tente de te donner le meilleur de moi-même. J’essaie de te comprendre du mieux que je peux, avec tout ce que j’ai de sensibilité et d’empathie.  Je sais toutefois, qu’inévitablement, je vais passer à côté de quelque chose d’important et j’espère, qu’à ce moment-là, tu pourras me pardonner.