Mi-novembre. Il me semble qu’on est dû pour une petite
sortie en famille. Depuis l’été, on
n’est pas vraiment sorti. Mais là,
pandémie oblige, tout ce qu’il y a d’ouvert, c’est les centres d’achats. Qu’à cela ne tienne, je viens de trouver
l’activité familiale parfaite en ce dimanche pluvieux. Mon chum ne pourra pas me gosser avec le bois de chauffage à
rentrer, on a fini ça la fin de semaine passée (bon, quand je dis
« on », j’exclue quand même un peu la personne qui parle, ben pour
les derniers voyages, mettons). Donc,
les centres d’achats, je disais. Je
décide de jeter mon dévolu sur les suédois ; cap sur Ikea. Je vérifie sur les internet : c’est ouvert et, non
seulement ça, mais le r-e-s-t-a-u-r-a-n-t est également ouvert. Voilà comment je vais convaincre mon
chum : par le ventre. Difficile de résister aux boulettes suédoises et aux
mashed potatoes.
Mais je vois bien l’air dubitatif de ma tendre moitié
suite à ma proposition, et ce, malgré la légère hypersalivation occasionnée par
la mention de la boulette. Et de quoi
a-t-on besoin déjà au Ikea ? Bon là, j’avoue que tout ce que j’ai trouvé
c’est : de paniers à linge sale pour
la chambre des enfants. Il continue donc de m’embêter avec ses questions
dans le genre : est-ce que c’est
vraiment urgent ? Euh…oui. Pis on a aussi besoin d’un porte-savon pour la
salle de bain d’en bas. Pis d’une housse de couette pour fils aîné. Il n’en a pas déjà une ? Raba joie. Je
souligne qu’il a déjà une housse de couette d’enfant, mais que là c’est rendu
un ado donc il a besoin d’une housse de couette d’ado. Pis on a aussi besoin d’un égouttoir à
vaisselle parce que notre vieux qui remonte au temps où mon partenaire de vie
était étudiant et qui tient avec des tie
wrap, c’est aujourd’hui que ça s’arrête.
Je suis en feu, je ne cesse de me trouver des besoins.
On finit par partir.
Je laisse mon chum conduire ma nouvelle voiture, question de le mettre
dans de bonnes dispositions. Il s’agit
en plus d’un voyage exotique, car par ici le Ikea le plus proche est à Ottawa, dans une autre province, de
l’autre côté de la rivière, là où ça parle anglais. Traverser un pont et parler une langue
étrangère, à l’ère de la Covid-19, ce
n’est pas rien.
Et la magie suédoise opère : la journée se passe à
merveille. Même mon chum est
content. J’ai trouvé mes deux paniers à
linge sale et mon porte-savon. Mon chum
a flanché pour une planche à découper et deux ou trois ustensiles de
cuisine. Un toutou pour mon plus jeune
et un coussin avec une face de lion pour mon plus vieux et l’affaire est Ketchup. Mais le summum, le top du top,
c’est la petite boutique de Noël en fin de parcours. Et c’est là que je la
vois. Une boule à neige de Noël. J’ai un
genre d’élan de joie suprême. Je n’ai
jamais acheté ça de ma vie moi, une boule à neige, mais c’est comme si, tout
d’un coup, c’est ça que ça me prenait ; pour un Noël en confinement, je ne vois
pas meilleur accessoire. Rester chez-soi
et se shaker la boule pour y
contempler la neige tomber d’un air nostalgique, en pensant aux temps d’avant. Métaphore de notre vie de confiné ; chacun
dans sa bulle, chacun sous sa propre cloche de verre, à revivre des journées toutes
plus semblables les unes que les autres.
En plus, mon fils cadet capote sur ma boule à neige, il
me dit qu’il est juste trop content que
j’aie acheté une telle merveille et mon fils aîné s’est empressé de lui trouver
un endroit pour la mettre en valeur.
Décidément, pour ma part, Noël 2020, ce sera le Noël de
la boule à neige.
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