jeudi 27 septembre 2018

Le nouveau snobisme


Bon, ce n’est pas mon expression, c’est celle de Stéphan – pas de e - Bureau, mais j’ai décidé de l’adopter.  Ce qui était hot jadis est rendu ringard aujourd’hui et vice versa.  Alors qu’autrefois, avoir une belle voiture rutilante de l’année suscitait l’envie de tes contemporains, aujourd’hui t’as juste l’air d’un vieux borné inconscient des enjeux environnementaux.  Un vélo ultra performant est plus tendance.  Alors que marcher un mille à pied a jadis été le pain quotidien des pauvres gens, aujourd’hui, ça représente la santé, la zénitude, l’effort environnemental. Même si tu as beaucoup d’argent, marcher à la cote. 
Il y a aussi les vieilles affaires qui reviennent à la mode.  Je pense, entre autres, aux pots Masson. Que ce soit pour une soupe, un drink, un dessert, pour fabriquer une chandelle ou une lampe électrique, tout est cool avec un pot Masson. Je pense aussi à la mode des planches de grange que je ne saisis pas tout-à-fait.  Depuis quand de vieilles planches grises c’est supposé être beau ? On a une vieille grange chez-nous, d’aussi loin que je me souvienne, mes amis ont toujours considéré ça comme une vieille affaire pas trop solide.  Maintenant, on trouve ça beau.  On utilise de vieilles planches de grange comme accessoires déco dans un condo moderne et voilà, tous tes invités tombent en pâmoison.  La planche de grange, symbole de la récupération, du naturel, de l’authentique, de l’ancien, du retour aux sources.  Je n’aurais jamais pensé un jour être hot avec ma vieille grange.  Quoique ma grange, c’est encore une grange, je ne l’ai pas transformée en quelque chose d’autre, donc je ne suis pas vraiment hot au fond.  Il paraît même que la tendance c’est d’y célébrer des mariages…tient ça pourrait peut-être payer les taxes de la ferme ça…
Je m’en voudrais de passer sous silence, la dégringolade qu’ont subi les bières importées.  Il y a de cela quelques années, boire de la bière importée te mettait dans une classe à part, tu passais pour un fin connaisseur, raffiné, ouvert sur le monde.  Plus maintenant. Aïe ! Toute la pollution produite par cette bière-là pour se rendre jusqu’ici, pensez-y.  Le nouveau snobisme, c’est les bières locales, des microbrasseries.  Je me rappelle aussi de mon oncle qui nous avait amené des caramboles à un brunch familial.  Wow ! Un fruit en forme d’étoile ! C’était exotique, impressionnant.  Il avait réussi son effet mon oncle.  Tu ne verrais plus ça aujourd’hui.  Dorénavant, pour faire son effet, il faut faire pousser ses propres fruits, pas polluer la planète en important des fruits exotiques de d’autres pays.
Le nouveau snobisme, c’est aussi voyager de façon responsable.  Les enjeux climatiques, d’accord, mais pas au point de s’empêcher de prendre l’avion.  Alors, pour se déculpabiliser, on évite le tourisme de masse, on respecte les écosystèmes, on s’intéresse vraiment aux populations locales.
Qui sait, peut-être que dans quelques décennies nous redécouvrirons le charme subtil du papier et du crayon, de son naturel, de sa simplicité, de son côté organique, voir sensuel ? Qui sait, peut-être que le nouveau snobisme sera d’envoyer des lettres écrites à la main, des invitations manuscrites seront peut-être la nouvelle tendance vintage.  Le nouveau snobisme sera peut-être de préserver son intimité, de ne plus diffuser à tout vent des photos de soi, de ne plus partager sans cesse (comme je le fais en ce moment) ses réflexions, ses opinions, ses tranches de vie, de laisser un mystère nous entourer ?

jeudi 20 septembre 2018

Comment survivre à ses enfants ?


Oui, parce que c’est bien ça le défi, il faut réussir à leur survivre.  Leur consacrer 18 ans de notre vie (et quand je dis 18 ans, c’est comme le minimum garantit) et tenter de s’en sortit indemne, avec tous ses morceaux, et surtout, avec toute sa tête, car le plus grand danger est bien là, y laisser sa santé mentale.

Il faut survivre à la première année.  La pire de toute, la plus déstabilisante, la plus exigeante.  Il faut survivre à tous ces petits deuils qu’impose le passage à la vie de parents. Il faut apprendre à regarder ce que l’on crée et non ce que l’on perd.  Il faut apprendre à regarder ce jeune couple d’amis partir en camping sur un coup de tête, avec un tout petit bagage, main dans la main, libres comme l’air, ne pas les envier, leur sourire, éviter la nostalgie de notre vie passée, ne pas avoir de pincement au cœur. Il faut survivre à tous ces doutes qui vous assaillent, à toutes ces questions qui restent sans réponse. Est-ce que je suis une bonne mère ? A-t-il assez bu ? Il me semble que mon bébé pleure plus que les autres ? Il faut éviter à tout prix de se juger trop sévèrement, de se diminuer, de laisser son estime personnelle se fissurer, d’accorder trop d’importance à des propos destructeurs. Un bébé ne pleure jamais pour rien, c’est à toi de trouver ce qu’il tente de te dire.  Ton bébé a soif, tu dois l’allaiter avant de partir.  Pourquoi tu le couches si tôt, on n’a jamais le temps de le voir ! Tu es certaine que c’est une bonne idée de le laisser pleurer, tu n’as pas peur qu’il se sente abandonné ? Il faut également que le corps survivre à cette année de bouleversements, qu’il tienne le coup.  Qu’il absorbe toutes ces variations hormonales, tout ce stress vaginal, toutes ces blessures, toutes ces douleurs.  Qu’il encaisse tous ces regards posés sur lui à des endroits autrement intimes, tous ces touchés vaginaux, toutes ces palpations, toutes ces mesures, toutes ces observations.  Il faut qu’il s’habitue à allaiter, à avoir mal aux seins.  Il faut apprendre à aimer à nouveau ce corps qui ne semble plus nous appartenir.

Il faut ensuite survivre aux années préscolaires.  À toutes ces crises, à toutes ces émotions à l’état brute. Tenter de se maîtriser, de se calmer, de garder son sang froid.  Pour ne pas commettre l’irréparable.  Contrôler sa propre colère, sa propre irritabilité, réaliser que l’on a personnellement encore du chemin à faire côté gestion des émotions. Se demander comment faire pour que ses propres failles n’en créent pas de plus grandes chez ses enfants.  S’écouter crier après ses enfants et se demander pourquoi c’est si difficile d’arrêter.  Tirer ton enfant par le bras pour le relever après sa 15e crise de bacon pour une banalité et tenter de ne pas t’écrouler sous les remords. Survivre aux « Je ne t’aime plus ! », aux « T’es pas belle ! »  Regarder, impuissante, tes enfants déconner au restaurent et éviter que les regards accusateurs des autres clients anéantissent le peu de confiance en toi que tu as réussis à emmagasiner au fil des années.  Il faut aussi survivre aux réveils nocturnes ou trop hâtifs.  Il faut survivre à toutes ces maladies infantiles dont on avait oublié l’existence et qui reviennent en force dans notre vie.  Il faut survivre aux gastros, aux faux croup, aux otites, aux amygdalites, aux bronchiolites et tous ces autres ites.  Il faut survivre à cette longue marche vers l’autonomie, à tous ces apprentissages qui jalonnent le chemin de la petite enfance.  Apprendre à ses enfants à marcher seul, manger seul, dormir seul, faire pipi seul, et tout ça sans crouler sous la pression sociale ou familiale, sans perdre de vue ses valeurs, en tentant de rester soi-même.  Il faut survivre au manque de temps, aux cheveux gras, aux sourcils pas épilés, au linge démodé et au ménage pas fait.

À l’âge scolaire, il faut survivre à cet éloignement progressif qui commence déjà.  Accepter que nos enfants, tout doucement, fassent leur propre vie, prennent leurs propres décisions.  S’habituer à ce qu’ils aient une vie parallèle à leur vie familiale, une vie dans laquelle on ne contrôle pas tout, en fait, dans laquelle on ne contrôle rien.  Survivre aux billets oranges qui reviennent de l’école et réussir à faire taire la petite voix intérieure qui dit que c’est de notre faute.  Survivre au visage déconfit de ton enfant qui revient de l’école et qui est incapable d’exprimer ce qui ne va pas.  Il faut survivre aux chicanes incessantes entre frères et sœurs, survivre au découragement inévitable qui s’en suit lorsque tu te demandes comment on peut autant s’aimer et s’haïr à la fois.  Survivre aux négociations, aux argumentations incessantes, sans y perdre la raison.  Survivre aux devoirs, aux « Tu ne comprends rien !!! », ou aux « Non, ce n’est pas comme ça que la prof a dit !!! », mais sans se rappeler vraiment ce que la prof a dit justement.  Survivre à ce temps libre qui revient peu à peu et que tu dois ré apprivoiser. Survivre à toutes les culpabilités, du soulagement quand l’autobus scolaire les emporte, à la pizza congelée pour souper, en passant par les pleurs ignorés qui étaient en fait de réelles souffrances.    

Il faudra aussi survivre à l’adolescence, subir et survivre au rejet et au mépris de tes propres enfants, de la chair de ta chair.  Survivre à toutes les inquiétudes et toutes les impuissances.

Il faudra encore survivre à leurs premiers pas hésitants dans l’âge adulte, à leurs craintes, à leurs espoirs déçus ou à leur prospérité inattendue.  Survivre à leurs propres questionnements, à leurs remises en question à eux.

Survivre à tout ça.  Et sourire.  Constater à quel point tes enfants te transforment, sans perdre le cap de ta propre vie.  Survivre pour de vrai, au sens propre, pour partager tout ça avec eux.




jeudi 13 septembre 2018

Dans mes crisses de boîtes (partie 2)


On déménage dans 4 jours.  Je n’y arriverai pas (je parle au je, car je fais l’essentiel des boîtes, mon chum, pendant ce temps-là, fait d’autres choses d’utiles, mais pas des boîtes).  Nous sommes littéralement envahis, nous peinons à circuler dans la maison sans nous cogner le gros orteil sur le coin d’une boîte.  J’étouffe.  J’ai chaud.  Je panique.  C’est impossible, il y a trop de placards, trop de sous-sol, trop de souvenirs, trop de « au cas où, ça pourrait être utile un jour… », trop de traîneaux, trop de pelles pour enfants, trop de freeze bee cassés, trop d’ustensiles de cuisine dépareillés, trop de verres de bière (je pense qu’on pourrait recevoir 50 convives et leur offrir chacune leur bière dans un verre), trop de dessins et de bricolage d’enfants, trop de vêtements (mon chum me dit que la compagnie de déménagement qu’on a engagée a prévu trois boîtes garde-robe, je lui réponds que c’est nettement insuffisant, j’en demande six, mon chum pense que j’exagère, finalement j’en remplirai quatre juste avec mon linge, manteaux exclus). Pis Y FA CHAUD !!! Une amie, tel un ange descendu du ciel, nous offre de garder les enfants pour deux jours, le temps de notre déménagement.  Je vais lui être éternellement reconnaissante.  Nous pensions nous, pauvres innocents, que c’était possible de déménager avec des enfants qui courent partout autour des boîtes.
            La veille du grand branle-bas, nous nous sommes mis littéralement à garocher des trucs dans des boîtes n’importe comment (j’ai retrouvé un jeu de quilles pour enfants avec les bottes d’hiver et mon plat à fruit à côté des vieux vinyles de mon chum).  J’ai laissé une brassée dans la sécheuse (moi qui pensais y arriver, au moins une fois dans ma vie, à avoir tout le linge de ma famille plié et rangé, ben non, dans une autre vie peut-être).
            Le jour J est arrivé.  Il faisait chaud, toujours plus chaud.  Douze heures de déménagement.  Découragement maximal.  Même les déménageurs n’en revenaient pas.  Le patron m’a dit que ça ne paraissait pas vraiment que j’avais épuré mes affaires et mon chum en a entendu un dire :
-       Shit ! Quand tu penses que c’est fini, tu en trouves encore !
À un certain moment, ils avaient l’air tellement exténués que j’ai failli leur dire de tout laisser là, sur le gazon, devant la maison, qu’on allait s’en occuper.  Mais ce n’était pas très réaliste : on n’avait pas la moitié de leur force physique.
            Après, est venue l’étape libératrice du défesage de boîtes.  J’ai même instauré un rituel avec mes enfants pour les motiver à déballer leurs propres affaires : à chaque boîte défaite, nous avions le droit de la kicker en bas de l’escalier.  Ce fut un énorme succès.
            Ensuite, je me suis mise à lancer mes vieux livres dans des boîtes, mais pour les donner cette fois-ci.  Cuisiner avec des champignons sauvages ? Allez hop, passer au suivant.
Cela fait maintenant une semaine que nous sommes déménagés, et il y a encore des boîtes partout.  On a beau avoir rempli une remorque au complet de boîtes pour le recyclage, j’ai l’impression qu’on a emménagé hier.  Je pleure.  Je vais mourir ensevelie sous les boîtes.  Je suis tannée de me chercher, tannée de contourner des obstacles pour aller faire pipi, tannée de me dire : « OK, aujourd’hui je vide telle pièce de ses boîtes, c’est un projet prioritaire » et de ne pas y arriver, je suis tannée de regarder mes armoires de façon désespérée en me disant « ça ne rentrera jamais », je suis tannée de laver des affaires (des fonds d’armoires, de la vaisselle avec des traces de papier journal, de la literie qui a servi à emballer des trucs fragiles, un plancher, un plafond, des livres poussiéreux, un bac de plastique enfin vide, prêt à recevoir de nouvelles affaires et notre linge quotidien, bien entendu.  Je ne vois plus la fin de ce déménagement.  Je vois le retour au travail et la rentrée scolaire se pointer le bout du nez et j’hyper ventile légèrement. Mon amoureux dit que je vois tout en noir, il a probablement raison, mais pendant que je me débats avec mes boîtes poussiéreuses, lui, y chill sur son nouveau tracteur à gazon, loin de ses vieilles affaires (avoir autant de vinyles et de CD de Pat Metheny, ça ne se peut juste pas).  Et pour bien enfoncer le dernier clou de mon cercueil, mon fils me dit : « ça ne changera pas grand-chose que tu retournes au travail, de toute façon, tu n’es pas vraiment avec nous, tu es tout le temps en train de faire des boîtes ou de ranger des affaires ».  Bon là, je suis encore de sombre humeur et je me dis que c’est ça la vie d’une maman : sacrifices et manque de reconnaissance.
Bon, j’y retourne, allez, une boîte à la fois, vers de meilleurs lendemains.

 

jeudi 6 septembre 2018

Dans mes boîtes (partie 1)





Il paraît que le mieux c’est de commencer par les livres.  Vider les bibliothèques et les étagères puis mettre les livres dans des boîtes.  Des livres, on n’a pas besoin de ça au quotidien, surtout des livres qu’on a déjà lus.  Je me dis que je pourrais donner les plus vieux, les plus usés, ceux que j’ai le moins aimés, mais je ne le fais pas, je les garde tous, je trouve ça beau des livres.  À mesure que je les mets dans des boîtes, je vois ma vie passer.  Les romans policiers de mon adolescence, les lectures obligatoires de mon court passage en lettres au cégep, mes nombreux romans du début de l’âge adulte (les études terminées et pas encore d’enfants, ça laisse un peu de temps), mes livres sur la maternité et sur l’achat d’une première maison, les livres de Stieg Larsson que j’ai lu en allaitant mon premier enfant qui n’en finissait plus de boire, Les accoucheuses que j’ai lu enceinte (très mauvaise idée soit dit en passant),  Jane Eyre de Charlotte Brontë qui m’a bouleversé, lors de mon été aux Îles de la Madelaine, tous ces livres d’Amélie Nothomb, dont j’admire l’écriture et l’intelligence à chaque fois, le mari de Mme Bovary, dont j’espérais ne pas avoir la lâcheté, Les cerfs-volants de Kaboul, que j’ai lu à Cape Code alors que mon aîné avait 2 ans, Mille Soleils Splendides, que j’ai lu par la suite et qui demeure l’un de mes livres préférés, Anna Karénine, dont seul l’orgueil m’a permis de me rendre jusqu’au bout, Les Mots pour le dire, de Marie Cardinal, qui traite de la maladie mentale et qui appartenait à ma mère, les livres de Gabrielle Roy, qui étaient à ma grand-mère et que je n’ai pas encore lus, honte à moi, les livres de mon père, plus scientifiques et philosophiques, Albert Jacquard, Hubert Reeves.

            Ensuite, j’y vais de façon assez aléatoire, une boîte ou deux dans la cuisine, une boîte dans la salle de bain, quelques boîtes au sous-sol.  Un ami me conseille d’y aller de façon plus systématique, genre tu commences une pièce et tu la finis, le sous-sol d’abord, la cuisine en dernier. Arrk…Je ne suis pas capable de faire ça, je trouve ça trop ennuyant, j’aime mieux me balader de pièces en pièces, d’une bibliothèque à une autre, d’une armoire à un fond de tiroir, de varier entre les petites boîtes et les grosses boîtes, entre les vieilles affaires et les affaires fragiles.  Je tombe sur des objets que j’ai achetés peu avant de quitter la maison familiale à l’âge de 16 ans.  Un grand miroir, un chandelier, un panier en osier.  Je les ai traînés avec moi pendant plus de 20 ans et ils sont toujours là, toujours beaux, toujours utiles.  Ils vont retourner chez eux, tout comme moi, après un long détour.  J’ai les larmes aux yeux en pensant aux cinq appartements et aux deux maisons dans lesquels ces objets m’ont suivie.  Je retrouve également une vieille boucle d’oreille perdue il y plus de cinq ans.  Je suis tellement contente de retrouver cette boucle d’oreille à 13 $ qu’on dirait que je viens de mettre la main sur un billet de mille dollars.  J’emballe des cadeaux que j’ai reçus, à chaque fois, je revois le Noël ou l’anniversaire en question.  À bientôt 40 ans, ça en fait des veilles de Noël et des bougies soufflées, j’ose à peine imaginer à 80 ans !  Il y a aussi de vieilles affaires de mon enfance que j’ai décidé de garder il y a 10 ans et qui, déjà aujourd’hui, ne font plus de sens.  Du vieux linge de poupée jauni et à moitié grugé par les souris ? WTF ?  Il faudrait que je fasse le ménage de mes affaires à chaque année, ou à chaque 2 ans, ou 5…mais je trouve toujours quelque chose de plus intéressant à faire.  Je ne peux pas croire qu’on va réussir à mettre tout ce qu’on a dans des boîtes, cela me semble surréaliste.  Mais je tente de rester positive, d’y aller une boîte à la fois.