jeudi 27 juillet 2017

Mousse à gratter


C’est la première fois que nous y allons toutes les deux.  Il n’y a aucune autre activité de prévue au programme, seulement ça.  Seulement y aller.  Seulement être ensembles, avec eux.  Essayer d’être en famille, à notre façon, comme on peut.  Leur rendre hommage aussi, les remercier, même si en quelque part on se sent abandonnées.  Avoir été tant aimées et avoir été abandonnées si tôt.  Un amour que tu crois éternel et qui, du jour au lendemain, s’arrête abruptement.  Une bulle qui éclate. Brusquement et sans aucun retour en arrière possible.  Aujourd’hui, nous tentons de faire vivre ce qui peut encore vivre, de laisser derrière nous ce qui n’est plus, nous tentons de recoller certains morceaux, de nous tenir debout, de voir à quoi peut ressembler notre bonheur sans eux.

Les deux sœurs.  Nous deux.  Elle et moi.  C’est le temps de le dire : une chance qu’on s’a.

C’est l’automne, pas l’automne qui réchauffe avec ses couleurs chatoyantes, l’autre automne, celui qui nous recroqueville avec sa pluie, ses vents froids, sa grisaille, celui nous glace les os.  Le ciel est bas et nous englobe presque avec son épais brouillard, le sol, recouvert d’un tapis de feuilles détrempées, absorbe chacun de nos pas.  On marche dans cet automne de la fin octobre, tableau parfait pour le genre de visite que l’on s’apprête à faire.  C’est presque trop, le décor d’un film d’horreur.  Que trouverons-nous au bout de notre chemin ?  La souffrance, la paix, l’absence, l’abandon, la grâce, la force de continuer ?  Toutes ses réponses sont possibles.  En ferons-nous une tradition, un genre de conseil de famille, tous les quatre, tels que nous étions il y a plus de vingt ans déjà ?  Deux fois par année.  Une au cœur de l’automne, l’autre au cœur du printemps.  Vingt ans entre les deux.  Ma mère d’abord, à l’automne 1995, quatre jours avant le dernier référendum sur la souveraineté.  Cancer agressif de l’utérus.  Mon père ensuite, au printemps 2016, la veille de la fête de mon fils aîné.  Cancer agressif de la prostate et neuroendocrinien.  Ils sont maintenant tous deux réunis, sous terre, sous cette pierre tombale qui porte leurs deux noms.

Je regarde cette pierre en compagnie de ma sœur, je tente de les voir à nos côtés, de reconstituer notre famille.

Il y a longtemps que j’étais venue au cimetière.  Dans les premières années suivant le décès de ma mère, j’y allais souvent.  La première chose qui me frappa est comment le temps avait laissé ses traces sur la pierre.  Elle était usée, pleine de mousse.  Cela me dérangea, j’eus l’impression de l’avoir abandonnée, de ne pas avoir pris soin d’elle.  Je me promis de revenir avec un grand sceau d’eau et du savon pour lui refaire une beauté, rien de plus déprimant qu’une pierre tombale abandonnée.  Seule la date du décès de mon père, fraîchement gravée, était propre.  Ma sœur me confia son truc, quand elle venait rendre visite à maman, et maintenant à papa, elle prenait la clef de son auto et la passait dans les interstices pour enlever les mousses, ce que je fis, je grattai aussi avec mes ongles.

Nous étions accroupies et nous grattions.  Tout en leur parlant, tout en se rappelant des souvenirs, tout en leur demandant de nous aider à continuer à regarder en avant, à avancer malgré la perte.  Je ne pouvais m’empêcher de gratter, même avec des fourmis dans les jambes et tous les inconforts que la position accroupie apporte.  Je ne pouvais m’empêcher de penser à la cure de nettoyage que je donnerais à cette pierre tombale.  Je prendrais soin de cette pierre tombale.  Mes parents n’ont pas eu le temps d’être vieux, nous n’avions pas eu le temps de prendre soin d’eux.  Un autre manque, une perte secondaire qui s’ajoute aux autres, toutes ses petites pertes qui accompagnent la perte immense qu’est celle d’un être cher.

Je m’affairais à enlever ces mousses et ça me fessait un bien immense.  Le moins que je puisse faire pour les remercier, c’était de garder en état leur dernière demeure.

J’avais apporté les dernières fleurs d’automne qu’il y avait sur mon terrain, elles étaient détrempées comme tout ce qui nous entourait aujourd’hui.

Ma sœur se rappela être venue une fois au cimetière avec papa.  Moi, je venais toujours seule, mais une fois nous nous étions croisés par hasard.  Je le vois encore, de l’autre côté de la clôture, en jean et en chemise bleue à manche courte, m’interpellant : « Dédé ! ».  J’avais été soulagée de le voir ici, car cela faisait déjà plus d’un an que ma mère était morte et mon père avait eu quelques « blondinettes » comme il les appelait.  J’avais une peur bleue qu’il oubli ma mère et, avec elle, une partie de nous, ses filles.  Sa présence ici m’avait rassurée.

Aujourd’hui qu’est-ce qui pourrait bien me rassurer en cet endroit ?  Qu’est-ce qui pourrait m’apaiser ?  J’étais trop jeune pour avoir perdu mes parents, trop jeune pour avoir perdu cet amour inconditionnel qui veille et qui prend soin, malgré tout.  J’étais trop jeune pour être vieille.  J’étais beaucoup trop jeune pour gratter la pierre tombale de mes parents.  Soudain, ce geste ne m’apaisa plus du tout, il m’enragea, je n’avais plus du tout envie de me recueillir et de tenter de communiquer avec mes parents.  Qu’est-ce que je faisais ici par ce froid de canard à attendre je ne sais quelle révélation, je ne sais quelle présence céleste ?  J’avais beau essayer, je ne me sentais remplie de rien, je me sentais vide, je cherchais l’âme de mes parents et je ne le trouvais pas.  Cette pierre tombale plein de mousse me désolait, je ne la reconnaissais plus, elle me semblait anonyme.

Je me suis mise à crier, je ne savais plus ce que je disais, je ne savais plus ce que je criais, je frappais la pierre tombale je crois, ma sœur tentait de me calmer.  Elle m’emmerdait avec sa voix posée, pourquoi personne d’autre ne joignait-il sa voix à la mienne ?  Je me suis mise à courir comme possédée par le démon, je me suis enfargée dans une branche et je me suis étalée de tout mon long sur le sol détrempé.  Désespérée, ma sœur, voyant que je ne me relevais pas, s’étendit à mes côtés et se mit à pleurer avec moi.

  

 

jeudi 20 juillet 2017

Je suis cool

Je suis cool.  Je vis dans le moment présent.  Je ne regrette pas le passé et je ne pense pas trop à l’avenir.  Surtout, je ne prévois rien à l’avance.  Prévoir d’aller au cinéma samedi ? Oh non ! Ça manque de spontanéité ! De toute façon, le cinéma, un samedi, c’est trop commun. Et puis, peut-être que, dans les faits, j’irai bel et bien au cinéma samedi, mais je ne l’aurai pas planifié, ce qui est nettement mieux, le film n’en sera que meilleur.  Tout est dans la façon.  Je ne prévois pas non plus mes itinéraires d’avance lors de mes voyages, je laisse la voiture nous montrer le chemin. J’improvise. Je suis fantastique.
          Je suis cool.  Je ne m’engage jamais vraiment complètement, je me trempe juste un peu les pieds.  Je garde les portes ouvertes au cas où on me tendrait la main vers quelque chose de plus intéressant.  Je veux être libre. Libre de rester, libre de partir, libre de revenir, libre de ne pas avoir à m’expliquer, libre de vivre au gré du vent. Je ne veux pas me limiter, me contraindre, je veux suivre mes impulsions et mes désirs.
          Je suis cool.  Je ne regarde pas la télévision.  Je regarde les mêmes émissions qu’à la télévision, mais sur mon ordinateur, c’est tellement différent.  Beaucoup moins abrutissant.  Je ne suis jamais de recette quand je cuisine. J’invente, j’y vais au pif, j’ajoute et j’enlève des épices selon mon humeur.  Je ne mange jamais à la même heure, je ne veux pas avoir d’horaire, de routine, je ne veux pas qu’on m’attende.
          Je suis cool. Je ne m’attache pas aux biens matériels.  Je partage. Je n’hésite pas à prêter et surtout à emprunter.  Je ne m’intéresse pas aux chiffres, aux technicités, mon esprit se situe à un niveau supérieur. Je me contente de peu, j’aime les choses simples et sobres, sans fioritures. J’aime ce qui est naturel. Je n’achète que de la qualité.  Je ne peux tolérer la médiocrité.
          Je suis cool.  Je voyage beaucoup.  J’ai déjà visité plusieurs continents.  J’exclu bien évidemment l’Europe et les États-Unis, trop banals.  En fait, je ne voyage pas, je vis des expériences socio-culturelles, je poursuis un cheminement spirituel profond.  Je déambule, j’observe, je m’imprègne, je me laisse surprendre. Je suis unique et plein de profondeur.
          Il m’arrive de te mépriser, mais ce n’est pas de ta faute, ne t’en fait pas, ce n’est pas donné à tout le monde d’être cool.

                 
         


jeudi 13 juillet 2017

Contry Girl






Le fond du 5e rang nord. Comme dans la chanson de la Bolduc. C’est de là que je viens. La campagne. La vraie campagne. La campagne profonde. Avec beaucoup d’espace et pas beaucoup de monde.

J’ai grandi loin de tout. Dans un endroit où on pouvait courir et crier tant qu’on en avait l’énergie. Un endroit où on pouvait avoir l’air de ce qu’on voulait, sans personne pour nous regarder. Un endroit immense qui était notre place à nous, notre domaine, notre royaume. Comme si ma famille et moi étions seuls au monde.

L’adaptation à la vie en société ne fut donc pas simple pour moi. Je me rappelle de nos visites chez ma grand-mère maternelle dans son appartement à Gatineau. On me demandait de ne pas courir et de parler moins fort pour ne pas déranger les voisins. J’étais perplexe, d’abord parce qu’on me demandait rarement ce genre de chose, ensuite parce que je n’avais qu’une vague idée de ce qu’était un voisin. Aussi, il n’y avait pas beaucoup de pudeur chez-nous, on donnait dans le tout le monde tout nu. Évidemment, lorsque j’allais couchée chez une copine au primaire et que je me mettais complètement nue au milieu du salon pour enfiler mon pyjama, on considérait que ça n’avait pas de bon sens. De mon côté, je me demandais pourquoi on préférait que je me cache et qu’est-ce que je devais cacher exactement. Je ne comprenais pas ma copine qui disait : « Mais tu t’es changée devant mon père !!! » d’un air catastrophé. Pour moi, se changer devant son père ou devant sa mère c’était du pareil au même.

J’avais du linge de semaine et du linge de fin de semaine. Le linge de semaine était correct. Le linge de fin de semaine était laid : de vieux morceaux ayant été usés par une dizaine de cousines avant moi. C’était du linge fait pour se salir, fait pour être déchiré, du linge de fond de rang. J’étais toujours étonnée de voir une de mes copines du village arriver chez-nous pour jouer la fin de semaine dans son petit kit rose bonbon, du linge encore plus beau que mon linge de semaine. C’est comme ça que se faisait la ségrégation dans ma campagne natale : les filles du village (lire ici la classe supérieure) et les filles du canton.

Les activités n’étaient pas très structurées chez-nous. C’était jeu libre la plupart du temps. Quelques cours de ballet dans la vieille salle communautaire qui cessèrent dès que le professeur déménagea. Quelques cours de musique donnés par le prof de l’école. Des cours de natation dans la piscine de la polyvalente. Un club d’athlétisme et un club de gymnastique. Un choix plutôt limité. Notre sport c’était de courir après les chatons ou les bébés lapins, de grimper sur des balles de foin, de marcher sur les vieux rails du chemin de fer. Nos talents artistiques on les développait en peinturant la vieille voiture que mon père avait achetée pour se promener sur la ferme et en dessinant sur les murs de la grange.

Chez-nous c’était les mouches noires au printemps, les baignades dans le lac l’été (tout nu évidemment), le bois à corder l’automne et les motoneiges l’hiver. Pas de cinéma. Pas de centres d’achats. Pas de restaurant (sauf une cabane à patates frites). Pas de pistes cyclables. Même pas de mini-pot. Une petite épicerie. Ou un gros dépanneur, ça dépend des points de vue. Un salon de coiffure. Une caisse populaire remplacée par un guichet automatique. Une station-service et un garage. Un parc et une patinoire. Un centre communautaire. Un terrain de baseball transformé en terrain de soccer. Pas de transport en commun. Personne dans les rues passé 21h00 l’été, 17h00 l’hiver. Une fête de la Saint-Jean-Baptiste avec un band local et de la Labatt Bleue tablette. Des feux d’artifices les meilleures années. Peut-être un carnaval. Dur, dur à l’adolescence. Tout le monde a son permis de conduire à 16 ans et se promène dans l’auto de papa-maman. On organise des party dans les maisons privées. Au moins, les maisons sont grandes et les terrains sont vastes.

Je suis partie étudier à Montréal dans la vingtaine puis je suis revenue vivre ici dans ma campagne natale. Je n’aurais jamais cru cela à 16 ans. Je pensais quitter ce trou perdu pour toujours. Mais l’appel de la terre fut plus fort (Maria Chapdelaine sort de ce corps !). J’étais en manque, il faut croire, de me promener pieds-nus dans l’herbe, d’écouter le vent faire craquer les branches des arbres, de l’air pur et de la nuit noire.

jeudi 6 juillet 2017

Les fêtes foraines, la poisse et moi


 
          J’y suis allée une seule fois avec mes enfants. La première et la dernière fois. J’apprends de mes erreurs.

          C’était dans le cadre des festivités de la Saint-Jean-Baptiste dans le village natal de mon amoureux, à Verchères.  Dans le but de me divertir, de changer les idées de mes enfants, alors âgés de 11 mois et 4 ans, et aussi, je l’avoue, de mettre un peu d’une saine distance entre mes beaux-parents et moi, je décidai d’aller faire un tour à la fête au village.  Au menu, jeux gonflables, barbes à papa, crème glacée, promenade en charrette tirée par des chevaux, maquillage, clown et ballons en forme de petits chiens.

          Déjà, les préparatifs furent longs et fastidieux.  D’abord, une couche à changer pour le plus jeune, puis habillage, avec l’un qui s’amuse à lancer ses vêtements en bas des escaliers et l’autre qui gigote et qui hurle comme si j’expérimentais une nouvelle technique d’acupuncture sur lui.  Ensuite, le crémage.  La crème solaire.  C’est connu, les parents de jeunes enfants deviennent tous euphoriques quand l’hiver se termine, car cela signifie dire adieu aux %&/!# d’habits de neige !  Cette euphorie est cependant de courte durée, car ensuite vient le règne de la crème solaire.  À tous les matins, il faut les badigeonner allègrement avec de la crème FPS 2468 ! Et même, selon la Société Canadienne de Pédiatrie, il faut les crémer 30 minutes avant de sortir à l’extérieur et à toutes les deux heures et plus souvent en cas de baignade et de transpiration extrême.  Sérieux ?!  Quel parent normalement constitué peut maintenir cette cadence ?! Enfin bref, une fois tout le monde habillé et beurré (y compris moi, pas de chance à prendre avec mon teint de rousse), il fallut préparer le sac à couches, faire des réserves d’eau pour tout le monde (35°C avant humidité, quand même) et  préparer du linge de rechange (jamais à l’abri d’un petit vomi ou d’un caca trop mou).  Alors, nous étions quasiment prêts, il ne me manquait plus que le satané petit chapeau du plus vieux.  Évidemment, personne ne l’avait vu.  Je finis par le trouver coincé entre deux serviettes de plage après avoir viré la maison à l’envers.  Je laissai le plus petit assis dans l’entrée, le temps de descendre la poussette du balcon, il en profita pour tester sa voix, visiblement personne sauf moi ne l’entendit, car personne ne vint le réconforter.  Je revins le chercher, l’attachai dans la poussette avec la ceinture en 5 points et chargeai le sac à couche dans le panier sous la poussette.  Enfin, nous partîmes !

                  Sur place, la foule.  Des enfants qui couraient partout, du bruit, de la chaleur.  J’étais toute étourdie juste à essayer de trouver une façon de me faufiler à travers la foule.  Mon plus vieux voulut aller dans les jeux gonflables, soit.  Nous nous mîmes en ligne pour la méga glissade gonflable. L’arrêt de la poussette provoqua nécessairement les pleurs de mon 11 mois, je me mis donc à shaker sur place la poussette sur ce mélange terre/gazon qui ne permettait pas vraiment un roulement fluide de la dite poussette (euh oui…j’avais été trop cheap dans le passé pour me procurer la poussette tout-terrain à 3000 $).  Nous attendîmes, nous attendîmes, nous attendîmes, dans une chaleur moite écrasante.  Je sentais ma peau devenir de plus en plus huileuse dans un mélange de crème solaire et de transpiration.  Mes sandales collaient légèrement au sol.  Avais-je mis les pieds dans une flaque de Coke Diète  ou autre chose que je n’osais à peine imaginer ?  Enfin, ce fut autour de mon garçon.  Un beau 3 secondes ! Après, je me tapais le labyrinthe gonflable, le trampoline gonflable, le parcours à obstacles gonflable, toujours sous un ciel gris-pas-de-soleil-mais-quand-même-un-peu-qui-te-fait-plisser-des-yeux, toujours debout immobile à shaker la poussette pour éviter les hurlements du cadet.  Pas de banc pour s’asseoir.  Pas d’ombre.  Du monde qui passait partout autour de moi en me frôlant, mêlant leur sueur à la mienne. Beurk ! Il y a même eu un petit morveux qui m’étampa son cornet de crème glacée sur le coude droit «par accident».  C’est alors que fils aîné voulut faire le tour de charrette tirée par des chevaux. L’horreur avec un grand H, en caractères gras.  Il fallut attendre 30 minutes en file, stationner la poussette, sortir le bébé de la poussette, puis attendre un autre 10 minutes le bébé dans les bras.  Nous nous installèrent ensuite dans la vieille charrette qui était évidemment overbooker  et qui avançait à 0,0001 km/heure, donc avec pas de vent, avec pas d’air qui circule, mais avec un beau mélange d’odeurs de transpiration de toutes sortes et avec le petit assis sur mes genoux qui chignait en essayant de tirer les cheveux de la madame d’à côté. Mon aîné me regardait et semblait déçu de son tour de cheval et moi j’avais juste envie de pleurer tellement c’était tout sauf une belle sortie. 

                  Alors, quand le tour de charrette fut terminé et que j’aperçus mon chum dans la foule, avec son frère et son filleul, et que mon 4 ans me demanda de retourner à nouveau dans la glissade gonflable, je le laissai sans scrupule à son père et me sauvai en courant avec la poussette.   

Société canadienne de pédiatrie