Aujourd’hui fût une journée bizarre. Les événements se sont enchaînés sans
apparence de lien entre eux.
Je me suis d’abord levée au son du bip agressif du réveille-matin, à la suite d’une très mauvaise nuit
de sommeil. Il s’agissait, voyez-vous,
de l’une de ces nuits où je me retrouve en nage sans trop savoir comment ni
pourquoi. Je n’avais pas chaud, mais
j’étais mouillée à la grandeur de mon corps, je frissonnais même. J’ai alors tenté
de m’essuyer avec mon drap qui était malheureusement tout aussi humide que ma
peau. Un peu plus tard dans la journée,
j’ai googlé toute trempe pendant la nuit
et j’ai réalisé avec beaucoup de joie qu’il pouvait s’agir d’un symptôme de la
pré ménopause.
J’avais donc passé une mauvaise nuit, mais la bonne
nouvelle c’est qu’aujourd’hui je n’avais pas à me déplacer, je travaillais de
la maison. Un colloque en
webdiffusion. La webdiffusion lorsque tu
restes dans une contrée éloignée c’est presqu’aussi excitant que l’invention de
la roue. Avoir accès à toute cette information sans avoir à parcourir un seul
kilomètre, c’était inespéré. Alors les
conférences ont débutées…blablabla blablabla….ces approches ne sont plus
supportées par des données probantes…blablabla…on ne les enseigne plus à
l’université…blablabla…le modèle australien de machin chose publié en 2014 est
plus adéquat…blablabla….J’ai gradué il y a plus de16 ans maintenant, je ne connais pas le modèle australien de
machin chose, et on dirait bien qu’une partie de ce que j’ai appris à
l’université est à oublier. Bon. Coudons, j’étais où moi ces dernières années
? Ah oui, c’est vrai, j’ai eu ce qu’on appelle des enfants.
Pendant la pause du midi, j’ai décidé de faire quelques
exercices de yoga pour me désankyloser un peu.
Je me suis vite rendu compte toutefois que j’avais les cuisses raquées. Et
là, je me suis mise à réfléchir, à me demander ce que j’avais bien pu faire
hier pour avoir les quadriceps aussi endoloris.
Je cherchais, je cherchais, et tout ce que je trouvais c’était la marche de 800 mètres
aller-retour que j’avais faite du garage à mon lieu de travail. Mmmm. Il est vrai que je ne suis pas des plus en
forme (voir Pourquoi j'haïs le sport ?), mais tout de même, être raquée pour si peu, cela me paraissait pour le moins inquiétant.
Plus tard en fin de journée, en écoutant la radio, je
suis tombée sur un chroniqueur qui expliquait ce qu’était le dab (pour les arriérés comme moi, le dab c’est un mouvement chorégraphique où le danseur place son visage dans le pli du coude, tout en pointant le ciel dans la direction opposée avec
les deux bras parallèles. Ce
mouvement a été popularisé par la musique hip-hop à la fin de l'année 2015 et au début de l'année 2016, il
a ensuite été popularisé par des sportifs qui dabbaient leurs victoires. Merci Wikkipédia). Je
me suis alors aperçue que c’était ça le mouvement que mon fils de 10 ans
faisait lorsqu’il était content de planter son frère. Tsé, quand ton fils de 10
ans est plus in que toi.
En fin de soirée, je me suis mise à
penser au congé de l’Action de Grâce, à me demander s’il y aurait une fête en
famille d’organisée. Puis, j’ai réalisé
que mes parents étaient morts et que mes beaux-parents étaient vieux et que si
jamais il y avait une fête en famille, bien ce serait parce que j’en aurais
organisée une. Et bien voilà, j’étais rendu là. C’était rendu ma responsabilité
maintenant de rassembler les gens.
Étais-je prête pour cela ?
Les signes s’accumulaient, je ne
pouvais plus le nier, le déclin était commencé, ce déclin inexorable, cette
longue marche vers la décrépitude, que tous les smoothies et tous les jus
verts, que toutes les médecines alternatives, que toutes les courses à pieds et
tous les programmes de mise en forme, que toutes les pensées positives ou
séances de pleines conscience de ce monde ne pourraient malheureusement pas
arrêter.
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