Il y a
trop de tout. Trop de choix, partout,
tout le temps. Il me semble que je n’ai
pas de besoin d’avoir autant d’options.
Je n’ai pas besoin d’avoir accès à une si grande variété d’affaires et
de cossins. Je me sens souvent
submergée, envahie par tous ces choix possibles.
Les
épiceries à grandes surfaces sont mon pire cauchemar. Je préfère de loin ma petite épicerie de
campagne avec ses choix limités et coûteux, certes, mais d’où l’on peut être
sortis en moins d’une heure. Dans une grande surface, le simple fait d’avoir à
choisir une sorte de barres tendres pour les collations de mes enfants relève
du sport extrême. Il y en a presqu’une
allée complète, du plancher au plafond, dans une multitude de marques, de
saveurs, de formats. Il y a des barres
tendres aux brisures de chocolat, aux brisures de chocolat et arachides, aux
brisures de chocolats et bananes, aux brisures de chocolat et caramel, aux
brisures de chocolat et arachides et bananes et caramel, il y a le mélange du
randonneur, le mélange du campagnard, le mélange du montagnard, il y en a avec
du yogourt, avec des fruits, avec pas de noix,…Là, je les regarde toutes et je
commence à avoir le tournis, j’essaye de comparer les prix en regard du nombre
de grammes et d’analyser les spéciaux de
la semaine, en vain. Je ne sais plus à quelle barre tendre me vouer et là je ne
vous parle même pas de me mettre à lire la liste des ingrédients ou le tableau
des valeurs nutritives pour tenter un choix santé et éclairé. Je me mets à voir
embrouillé et les mots sans gluten, ne
contenant pas d’arachides, 25% plus léger, fait avec des vrais fruits, 100% bio,
se promènent et dansent devant mes yeux.
Le
même scénario se répète lorsque j’entre dans un magasin de jouets durant le
temps des fêtes. Trop. Trop. Trop. Beaucoup trop de sortes de Lego, de formats, de tranches d’âges
(pour un enfant de 7 ans, est-ce que je prends les 4 -7 ans, les 6-12 ans ou
les 7-14 ans ?). Trop de jeux de
société. Chaque marque ayant sa propre
version d’un concept de base, chaque classique se déclinant de multiples façons,
chacun tentant d’exploiter au maximum la tendance du moment (jeu de mémoire Pat Patrouille, jeu des sept familles Pat Patrouille, jeu de bingo Pat Patrouille, jeu de serpents et
échelles Pat Patrouille, etc.). Trop de livres. Trop de livres d’animaux. Trop de livres de dinosaures. Trop de bandes
dessinées. Trop de rééditions, de
versions allongées, de hors-séries, etc.
Trop de beaux jouets en bois qui seraient dont beaux dans mon
salon. Trop de jouets débiles qui me
laissent estomaquée. « Ben non, je
ne peux pas croire qu’on est rendu là ».
Ça c’est ce que je me dis quand je vois un coussin en forme d’émoji de caca ou les jouets des Trash Pack (des genres de personnages
inspirés de ce que l’on trouve dans les vidanges).
Aussi,
je me suis récemment abonnée à Netflix. Encore trop. Trop de téléséries possibles à suivre, ben à binge watcher, je veux dire. Alors, mes soirées se passent souvent ainsi :
j’ouvre Netflix, je me dis que
je vais me trouver une bonne télésérie à regarder et finalement, après 40
minutes, je suis encore en train de zaper
à la recherche de la perle rare et je n’ai toujours rien écouté. Je finis par me lasser de toutes ces descriptions
et bandes annonces, je ferme donc le tout et je m’en vais me coucher en me disant que je
viens de perdre une heure de ma précieuse vie et en regrettant presque l’époque
où j’avais le choix entre radio-canada et télémétropole avec de la neige.
Enfin,
il y a aussi trop choix de relations. On
peut être en couple tout court. Ou en
couple ouvert. On peut être des amis
tout court. Ou des amis plus.
Ou des amis plus plus. On peut être des amants. Ou des amants juste en attendant que. On peut avoir des enfants ensembles et ne pas
être un couple. On peut être des
colocs. Ou des colocs qui couchent
ensemble. Ou des
amis-colocs-amants-mais-pas-tout-le-temps.
On peut être des amis l’été, des amants l’automne et un couple l’hiver
quand il fait froid. On peut être
hétéro, homo, bi, queer, fluide. On peut
être en relation à 2,3, 4 ou10. On peut
être plus ou moins amis, plus ou moins amants, plus ou moins ensemble.
Mais,
je le sais, peut être que je me plein le ventre plein. Peut-être sommes-nous juste chanceux, à notre
époque, d’avoir autant de choix, de possibilités, d’être libres d’aller vers ce
qui nous ressemble vraiment ?
Mais,
je ne peux m’empêcher de penser que trop, c’est comme pas assez…
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