jeudi 11 janvier 2018

Ma première rencontre avec la famille X


Je me rappelle encore de la première fois que je les ai rencontrés (je devais avoir 20 ans à l’époque).  Une famille comme dans les films. Le genre de famille parfaite.  À sa tête, un couple marié depuis si longtemps qu’on ne compte même plus les années. Un couple que tu peines à les imaginer l’un sans l’autre.  Le Yin et le Yang.  Les deux qui ne font qu’un. Un modèle de stabilité et de durabilité.  Ce qui frappe le plus quand on les voit pour la première fois, c’est à quel point ils sont assortis, autant physiquement (même cheveux blancs, même taille, même façon de s’habiller) que psychologiquement (même obligeance,  même érudition).

          Elle, elle est ultra sympathique.  Douce, aussi.  L’imaginer en colère relève de la science-fiction.  Elle est également hyper-méga-organisée, genre vraiment intense.  Lui, il est ultra sympathique également.  Attentionné, aussi.  Alors que j’allaitais mon bébé naissant seule dans un coin sombre pendant une fête de famille, c’est le seul à avoir pensé à me sauver un morceau de dessert et à me l’avoir apporté.  De la classe, tu dis.  Il a occupé des postes importants dans sa carrière, comme mon beau-père, et, comme lui, il aime bien en parler et raconter ses hauts faits d’armes.

          Donc, revenons à cette première rencontre.  C’est dans le temps des fêtes, je crois.  La table est parfaitement mise.  Tout le monde se présente.  Il y a les trois garçons et la fille.  Il y a le plus jeune, le plus petit, aux yeux bruns perçants, volubile, drôle et à l’aise comme un animateur de télé.  J’ai l’impression de côtoyer une vedette tellement son aura est grande.  Ensuite, il y a celui du milieu, humble et brillant. Il possède une sorte d’intelligence naturelle qui pousse toute seule.  Il est drôle aussi, plus pince sans rire par contre.  Et finalement l’aîné, grandiose et volubile aussi, sûr de lui.  L’artiste, l’ingénieur et l’entrepreneur.  La famille parfaite, je vous dis.  Il me reste la fille, mais je me la garde pour une autre fois.

          Au fil de la soirée, je m’aperçois qu’ils ont tous (ou on eut par le passé) des passe-temps de riches (voile, plongée sous-marine, danse classique, violoncelle, etc.).  Toutes des choses que j’associe à l’époque aux biens nantis.  J’ai l’impression d’assister à une fête de famille d’une autre classe sociale.

          Au moment du repas, la maman nous informe que c’est elle qui a préparé le repas, mais que ce sont ses enfants qui vont assurer le service.  Alors, pendant le souper, ils sont trop beaux à voir, un s’occupe des verres d’eau, l’autre des verres de vin, un autre sert les assiettes et le dernier desserre.  L’harmonie.  En apparence du moins.

          Après le souper, on me demande si je veux un pink lady. Je ne sais même pas ce que c’est un pink lady. Un drink de riche, j’imagine. Je dis quand même oui.  Je suis plutôt surprise quand je vois le drink rose bonbon arriver.  Dans de l’argenterie, ma foi.  C’est la première fois de ma vie que je bois dans de l’argenterie. Pas mauvais le pink lady.

          Mais le clou de la soirée, c’est quand ils se mettent tous à chanter et à jouer de la musique (pis pas du zing zing de gratteux de guitare, là). Moi, je suis là, avec ma coupe en argenterie remplie de liquide rose bonbon et je regarde cette famille exécuter des chants mélodieux.  Je suis alors partagée entre deux sentiments, tout cela étant tellement loin de ma réalité habituelle (voir Contry girl).  D’une part, je les juge un peu, je les trouve bourgeois.  D’autre part, je me sens attirée par leur monde, par cette vie qui m’apparaît chic et de bon goût.

          Sur le chemin du retour, je me suis dit que cela avait été une immersion en terre inconnue et j’étais encore perplexe dans ma tête.  Mais ce que je me rappelais surtout, c’était de leur grande gentillesse, à tous.

 

 

         

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