Je
suis à un souper entre amis du temps des fêtes.
Un ami est intrigué par mon blogue, il se demande comment m’est venue
cette idée de bloguer. C’est une bonne
question, à laquelle je tente de répondre de mon mieux et le plus honnêtement
possible. Il ne semble toutefois pas
satisfait de ma réponse et revient à la charge : « Oui mais, tu m’as
toujours paru quelqu’un de réservé.. », « Ben justement » que je
lui réponds « c’est plus facile pour moi d’écrire que de
parler ». Il ne semble toujours pas
convaincu.
Sur
le coup, je n’ai pas compris son incompréhension. Il me semble que c’est bien connu qu’il y a
de grands timides qui ne réussissent à s’exprimer que par la peinture, la
chanson, le jeu, l’écriture, etc. Mais
en y repensant par la suite, je me suis dit que cela était peut-être juste
évident pour moi au fond, car, en tant qu’introvertie, je sais pertinemment
qu’une personne introvertie ce n’est pas une coquille vide. Mais, force est de
constater que les non-introvertis n’ont pas nécessairement cette
perception. Cela m’a attristée. Ben oui.
Je dois être naïve. Pour moi,
c’est évident que ce n’est pas parce que quelqu’un ne parle pas qu’il n’a rien
à dire.
Il
arrive souvent que je ne donne pas mon opinion.
Parfois,
il est vrai que je n’en ai pas. D’autres fois, j’en ai une, mais je n’ai pas la
force/le goût/l’envie/l’habileté de la dire plus haut et plus fort que les autres pour être
entendue. Ou, j’ai un semblant d’opinion, mais je ne connais pas le sujet à
fond, alors je préfère me taire plutôt que d’avancer des demi-vérités. Ou, je ne suis pas assez vite pour aligner
mes idées les unes à la suite des autres et produire un message qui se tient,
donc je dois réfléchir un peu et OUPS ! On a changé de sujet de conversation. Ou, je n’ai juste pas l’énergie d’être en
désaccord avec tout le monde et de devoir argumenter et argumenter et contre argumenter,…
J’entretiens
rarement les gens sur un sujet qui m’intéresse.
D’abord
parce que je ne suis jamais tout-à-fait convaincue que ça va intéresser les
autres. Et je suis rarement suffisamment
interpellée par un sujet pour en connaître toutes les subtilités, et surtout,
pour m’en rappeler.
Je
parle peu de mes sentiments et de mes émotions.
Cela
ne veut pas dire que je n’en ai pas.
J’ai toutefois un malaise à les étaler devant un grand groupe ou devant
des gens que je connais peu. Je suis
souvent en maudit, en esti même. Il m’arrive de crier et même de casser des
assiettes et de renverser des chaises.
Je peux également avoir de grandes peines. Je peux être blessée par tes propos, surtout
si tu me dis : « Mon Dieu, es-tu toujours silencieuse de même
?!? », cela ne me met pas vraiment en confiance et ne m’aide pas à
m’ouvrir davantage, mettons. J’ai besoin de
prendre mon temps et d’apprivoiser les gens.
J’ai aussi de grands moments de bonheur, mais je n’écœure pas le peuple
avec ça, je n’ai pas la prétention de croire que ça intéresse tout le monde.
Je
parle peu, mais j’écoute et je suis sensible à ce qui m’entoure. Je ne suis pas un meuble dans la pièce. Il peut arriver que je sois silencieuse
pendant plusieurs minutes, voir plusieurs heures. La discussion ne m’intéresse peut-être pas et
je n’ai peut-être pas les habiletés sociales nécessaires pour changer de sujet ou pour
pouvoir relier ce dont il est question à une expérience personnelle. Il arrive aussi que je disparaisse dans mon
monde intérieur parce que cela est plus facile pour moi que de tisser des liens
avec ceux qui m’entourent (ça, je sais que ce n’est pas super sain comme habitude,
mais je travaille là-dessus).
Alors,
oui, je suis introvertie. Oui, je manque
probablement de confiance en moi. Mais
je ne suis pas un objet inerte. Je
pense. Je ressens. J’ai des histoires à raconter. Je ne sais juste pas toujours comment.
Les introvertis
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