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Oui, mais est-ce que tu t’en es occupé un peu
?
La phrase de trop. Tellement de trop. Prononcée par mon chum qui revient de son
après-midi à la ferme. Il rentre à la
maison, me voit assise à la table en train d’éplucher des patates, pendant que
mon cadet est en train d’inonder la salle de bain et que mon aîné imite à
tue-tête des bruits de Bayblade, et
il me demande comment cela s’est passé avec les enfants. Je lui réponds qu’ils ont passé la journée à
se gosser et à se tirailler et à
juste niaiser et que je suis juste à boute d’entendre des « Arrêêêêêête
!!! » et des « Mamaaaaaaaan !!! » et le bruit de quelque chose
qui tombe ou qu’on lance en quelque part.
Et lui, mon amoureux, pour m’aider à élucider la problématique de nos
enfants mongoles, il me demande si je m’en suis occupé ?!? Ben non, j’ai fait la sieste tout
l’après-midi. Je suis allée au spa,
tiens. J’ai mangé des sushis avec mes
amies. J’ai lu Guerre et Paix de Tolstoï.
Je les ai regardés s’entretuer. En mangeant du pop-corn. Vous dire comment j’ai sauté ma coche.
-
Non mais, t’es pas gêné (suivi de plusieurs
sacres)!!!
Et là, il voit les biscuits
que les enfants et moi avons faits cet après-midi et il feel cheap, mais il est trop tard, moi j’explose, je suis sur ma
lancée.
-
Ben oui, lorsqu’on écoute un film, qu’on
colore ou qu’on fait des biscuits, tout va bien. Mais si j’ai le malheur d’aller au sous-sol
trois minutes pour partir une brassée de blanc, la marde pogne ! Alors là, je
décide de leur donner un bain pour les séparer un peu et le cadet est encore
dans le bain pendant que j’essaye de commencer le souper, faque ta petite
phrase tu peux ben te la mettre où je pense ! Et si tu veux vraiment être
utile, va donc me sortir le cadet du bain, moi je ne suis juste plus assez
calme, dis-je en vargeant dans mes
patates.
Il s’excuse et m’embrasse.
Bon, je dois quand même avouer que les excuses furent rapides et sincères (il
est brillant, il sait quand sa vie est en danger). Il monte ensuite à l’étage. Je l’entends négocier avec le cadet pour le
sortir du bain, il commence déjà à perdre patience. Tiens, tiens, voilà qui me redonne un peu le
sourire.
Il finit par le sortir du
bain et il redescend en bas avec son mou.
Moi je suis toujours en train de varger
dans mes patates. Et là, il me dit, pour tenter
de m’amadouer un peu, que c’est beau les lumières de Noël qu’on a
installées cet après-midi dehors.
-
On ?!? Tu penses vraiment que j’aurais pu
installer les lumières avec les enfants autour ?!? Je veux dire sans qu’ils se
mettent à se fouetter avec les guirlandes et à les transformer en lasso
?!? En fait, je suis juste sortie dehors
à un moment où je n’en pouvais plus de les entendre et où il fallait que je me
défoule sur quelque chose, d’ailleurs, si tu regardes bien, il y a un set dont
la moitié des lumières ne fonctionnent plus !
-
Aille, aille, WOW ! qu’il me répond.
Tiens, c’est pas mal la
phrase que j’ai dit tout l’après-midi aux enfants ça.
De toute façon, je ne sais
pas pourquoi je m’en fais autant, ça finit toujours par être de la faute des
mères anyway. Tu les as allaités trop
ou pas assez longtemps, tu ne les as pas laissé assez pleurer, tu n’as pas fait
assez de peau à peau avec eux lorsqu’ils étaient bébés, tu les as mis à la
garderie trop tôt ou trop tard, tu fais trop d’activités structurées ou tu leur
laisses trop de temps libre, tu leur as donné trop de gluten et pas assez de
fruits, tu les laisses se chicaner tous seuls en-dedans pendant que tu es
dehors en train d’installer les lumières de Noël…
Je dois quand même avouer
qu’on a vécu un semblant de beau moment en famille en se gavant de nos biscuits
au chocolat faits maison pour le dessert. Et, en ce moment, les trois gars
écoutent Découverte, dans le silence
absolu, pendant que je me défoule sur ce blogue…! Et j’ai négocié un congé pour
la routine du dodo…
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