jeudi 7 septembre 2017

La mort


 

Tu ris, tu pleures, tu marches, tu cours, tu dors, tu cries, tu vis.

Et puis, tout ralentit ; tu parles peu, tu ris moins, tu n’as même plus la force de pleurer, t’alimenter devient difficile, tu souffres, tu t’éteins tranquillement.

Tu bouges de moins en moins ; d’abord tu cesses de marcher, puis t’asseoir dans ton lit n’est plus possible, te tourner est devenu trop exigeant.

Tu respires mal, tes joues se creusent, ta mâchoire s’abaisse. Chaque souffle comme si c’était le dernier.

Ton teint bronzé devenu bleuté.  Tu fais de la fièvre, la fin est proche.

Ton corps costaud devenu si maigre.  Tes paupières qui n’ouvrent plus.  Des larmes qui réussissent à s’en échapper.

Et puis, tu pars, tu nous quittes malgré toi.

On ne veut pas te laisser partir, on voudrait qu’il en soit autrement.  On voudrait éviter ce qui est inévitable.  On souhaiterait que la mort n’existe pas, qu’elle ne fasse pas parti de la vie, du moins pas de la nôtre, du moins pas maintenant. Il est difficile de croire que tu viens de mourir à l’instant.  Ton corps devenu blanc nous le rappelle pourtant.  On t’a positionné sur le dos les mains croisées sur ta poitrine.

Tu es mort.

 

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