jeudi 7 février 2019

La vie ordinaire


Est-ce que je suis ordinaire ? C’est certain que j’ai le goût de dire que non, personne n’a le goût d’être juste ordinaire.  Mais force est de constater que je suis plus du côté des ordinaires que des extraordinaires.
Est-ce que je suis satisfaite de cette ordinairité ?  Là est la question.  Grande question.  Est-ce que je rêve d’avoir une vie plus extraordinaire ?   Ouin, je dois avouer que ça m’arrive.  Je m’imagine parfois en Magalie Lépine-Blondeau.  Je me demande ce que ça fait d’être belle de même.  Puis je m’imagine en Véronique Cloutier.  Je me demande ce que ça fait d’être riche de même.  Ensuite, je m’imagine en Maire-Mai.  Je me demande ce que ça fait d’être populaire de même. Et je m’imagine aussi en Denise Bombardier.  Je me demande ce que ça fait d’être intelligente de même.  J’ose à peine m’imaginer en Céline Dion, ou en une autre grande vedette internationale, en fait je n’arrive à rien imaginer tellement c’est loin de ma réalité.
La gloire.  La reconnaissance.  La popularité.  On sait tous que ça ne rend pas nécessairement heureux, qu’il y a même un revers et une rançon à tout ça.  Mais on y pense quand même.  Avouez.  On a tous déjà rêvé à notre cinq minutes de gloire, certains y ont même déjà goûté et y ont même pris goût.  Que ce soit une présentation au travail qui a particulièrement bien fonctionnée, la participation à un vox-pop pour la télé, la radio étudiante, un spectacle de fin d’année à l’école, la présidence de sa classe au primaire, la monopolisation de la piste de danse ou d’un karaoké, l’animation du party de famille ou de bureau.  Chacun trouve son moment.  Chacun tente de sortir un peu de son ordinarité.
Ordinaire : dont la qualité ne dépasse pas le niveau moyen le plus courant : qui n’a aucun caractère spécial, qui n’a rien d’exceptionnel.  Banal, quelconque, médiocre.
Ah! Voilà donc ce qui me dérange quand l’on parle « du monde ordinaire », de ceux « qui ne dépassent pas le niveau moyen », ça sonne péjoratif dans mes oreilles, ça sonne pour le monde pas très intelligent, pas très beau, pas très riche. Ça sonne méprisant.  Je parle « pour le monde ordinaire ».  Pour les médiocres et les quelconques de ce monde ? Pour une autre classe d’êtres humains ?
Ordinaire par rapport à quoi, à qui ? Aux Magalie Lépine-Blondeau, Véronique Cloutier, Marie-Mai et Denise Bombardier de ce monde ?  Tout le mode dépasse, dans un certain domaine, à sa façon « le niveau moyen » (bon, j’avoue que pour certains c’est moins évident que pour d’autres).
On a tous une part d’ordinaire et d’extraordinaire en nous.  On fait tous des trucs ordinaires parfois et des trucs plus extraordinaires d’autres fois.

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