À tous
les jours, je tente de me mettre dans
tes souliers, d’imaginer ce que tu peux ressentir et penser.
Parfois,
je n’ai aucun doute.
Je
connais tes regards furieux, immobiles et insistants. Je reconnais tes regards de
bonheur, frénétiques et pétillants. Je
ne distingue que trop bien tes regards anxieux, fuyants et incertains. Je perçois à tes muscles qui se tendent que
tu te sens confronté à une grande injustice. Je te vois devenir plus affectueux
lorsque tu te sens fragilisé.
Mais
parfois, je n’arrive pas à te décoder.
Tes regards fixes, vagues ou lointains restent
un mystère. Tes frustrations qui soudain
éclatent. Tes maux de tête qui viennent
et qui repartent. Ton esprit qui,
tout-à-coup, s’évade dans un monde imaginaire.
À quoi penses-tu pendant ces moments ? Quelles émotions t’habitent
? Que s’est-il passé dans ta journée,
quand faire tes devoirs devient soudainement une corvée, une montagne
infranchissable ? Quels démons ont-ils
commencé à te visiter quand la perte d’un morceau de Lego déclenche de terribles sanglots ? Pourquoi ce soir es-tu si volubile et détendu
?
As-tu
déjà commencé à revoir des morceaux de ton passé ? Anticipes-tu déjà l’avenir
par moments ? Combien de déceptions ou
de grandes joies parviens-tu encore difficilement à nommer ?
Cher
enfant, toujours et sans relâche, sache que je tente de te donner le meilleur
de moi-même. J’essaie de te comprendre du mieux que je peux, avec tout ce que
j’ai de sensibilité et d’empathie. Je
sais toutefois, qu’inévitablement, je vais passer à côté de quelque chose
d’important et j’espère, qu’à ce moment-là, tu pourras me pardonner.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire