jeudi 7 juin 2018

Comme si je t'avais tricoté, et pourtant




À tous les jours,  je tente de me mettre dans tes souliers, d’imaginer ce que tu peux ressentir et penser.

Parfois, je n’ai aucun doute.

Je connais tes regards furieux, immobiles et insistants. Je reconnais tes regards de bonheur, frénétiques et pétillants.  Je ne distingue que trop bien tes regards anxieux, fuyants et incertains.  Je perçois à tes muscles qui se tendent que tu te sens confronté à une grande injustice. Je te vois devenir plus affectueux lorsque tu te sens fragilisé.

Mais parfois, je n’arrive pas à te décoder.

 Tes regards fixes, vagues ou lointains restent un mystère.  Tes frustrations qui soudain éclatent.  Tes maux de tête qui viennent et qui repartent.  Ton esprit qui, tout-à-coup, s’évade dans un monde imaginaire.  À quoi penses-tu pendant ces moments ? Quelles émotions t’habitent ?  Que s’est-il passé dans ta journée, quand faire tes devoirs devient soudainement une corvée, une montagne infranchissable ?  Quels démons ont-ils commencé à te visiter quand la perte d’un morceau de Lego déclenche de terribles sanglots ?  Pourquoi ce soir es-tu si volubile et détendu ?

As-tu déjà commencé à revoir des morceaux de ton passé ? Anticipes-tu déjà l’avenir par moments ?  Combien de déceptions ou de grandes joies parviens-tu encore difficilement à nommer ?

Cher enfant, toujours et sans relâche, sache que je tente de te donner le meilleur de moi-même. J’essaie de te comprendre du mieux que je peux, avec tout ce que j’ai de sensibilité et d’empathie.  Je sais toutefois, qu’inévitablement, je vais passer à côté de quelque chose d’important et j’espère, qu’à ce moment-là, tu pourras me pardonner.

   

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