jeudi 20 juillet 2017

Je suis cool

Je suis cool.  Je vis dans le moment présent.  Je ne regrette pas le passé et je ne pense pas trop à l’avenir.  Surtout, je ne prévois rien à l’avance.  Prévoir d’aller au cinéma samedi ? Oh non ! Ça manque de spontanéité ! De toute façon, le cinéma, un samedi, c’est trop commun. Et puis, peut-être que, dans les faits, j’irai bel et bien au cinéma samedi, mais je ne l’aurai pas planifié, ce qui est nettement mieux, le film n’en sera que meilleur.  Tout est dans la façon.  Je ne prévois pas non plus mes itinéraires d’avance lors de mes voyages, je laisse la voiture nous montrer le chemin. J’improvise. Je suis fantastique.
          Je suis cool.  Je ne m’engage jamais vraiment complètement, je me trempe juste un peu les pieds.  Je garde les portes ouvertes au cas où on me tendrait la main vers quelque chose de plus intéressant.  Je veux être libre. Libre de rester, libre de partir, libre de revenir, libre de ne pas avoir à m’expliquer, libre de vivre au gré du vent. Je ne veux pas me limiter, me contraindre, je veux suivre mes impulsions et mes désirs.
          Je suis cool.  Je ne regarde pas la télévision.  Je regarde les mêmes émissions qu’à la télévision, mais sur mon ordinateur, c’est tellement différent.  Beaucoup moins abrutissant.  Je ne suis jamais de recette quand je cuisine. J’invente, j’y vais au pif, j’ajoute et j’enlève des épices selon mon humeur.  Je ne mange jamais à la même heure, je ne veux pas avoir d’horaire, de routine, je ne veux pas qu’on m’attende.
          Je suis cool. Je ne m’attache pas aux biens matériels.  Je partage. Je n’hésite pas à prêter et surtout à emprunter.  Je ne m’intéresse pas aux chiffres, aux technicités, mon esprit se situe à un niveau supérieur. Je me contente de peu, j’aime les choses simples et sobres, sans fioritures. J’aime ce qui est naturel. Je n’achète que de la qualité.  Je ne peux tolérer la médiocrité.
          Je suis cool.  Je voyage beaucoup.  J’ai déjà visité plusieurs continents.  J’exclu bien évidemment l’Europe et les États-Unis, trop banals.  En fait, je ne voyage pas, je vis des expériences socio-culturelles, je poursuis un cheminement spirituel profond.  Je déambule, j’observe, je m’imprègne, je me laisse surprendre. Je suis unique et plein de profondeur.
          Il m’arrive de te mépriser, mais ce n’est pas de ta faute, ne t’en fait pas, ce n’est pas donné à tout le monde d’être cool.

                 
         


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