En
2018, qui pourraient bien être nos super héros ? Des politiciens puissants, des
artistes renommés, des entrepreneurs prospères, des intellectuels notoires ? À
chaque fois que je pense à un de ces grands hommes au parcours professionnel
impressionnant, je me dis qu’avec tout ce qu’ils ont accomplis dans le cadre de
leur travail, ils ne doivent certainement pas avoir eu le temps d’avoir des
enfants. Eh bien non, coup de théâtre, ils ont presque tous des enfants ! Ensuite, je me dis qu’ils ne les ont
certainement pas élevés, leurs enfants, qu’ils avaient une femme à la maison ou
une nounou pour faire ça, pas le choix.
Et puis après, je suis un peu de mauvaise foi et je me dis :
« Pfff. Facile de diriger un pays
qu’en tu n’as pas à te demander ce que tu vas manger pour souper et que tu n’es
pas stressé d’arriver en retard à la garderie ».
Alors,
au risque d’avoir l’air un peu cul-cul, pour moi, les super héros des temps
modernes ce sont tous ces pères de famille qui se dépensent corps et âmes pour
concilier travail-famille et pour élever leurs enfants eux-mêmes. Et ce, au risque de subir les regards
désapprobateurs de leurs collègues et amis qui croient encore que les enfants
c’est une affaire de femmes et que l’homme est un Dieu tout-puissant qui décide
de tout. Ces pères qui s’investissent
pleinement dans leur famille, qui en sont partie prenante et qui n’en sont pas
simplement des corps non-identifiés qui gravitent en périphérie de celle-ci. Pis ce n’est pas pour faire ma smat, mais mon chum en fait partie de
ces pères-là.
Des
pères qui prennent congé de leur travail quand le petit est malade. Des pères qui vont porter leurs enfants à la
garderie, qui discutent avec l’éducatrice et qui se tapent des commentaires
parfois déplaisants dans le style : « Jérôme a un trou dans ses
mitaines. Il faudrait vraiment les changer. » suivi d’un regard soutenu et
culpabilisant dans le genre « Comment se fait-il que ce ne soit pas déjà
fait ? ». Des pères qui gèrent des
crises de bacon. Des pères qui sont eux
aussi pas toujours cool, car ils doivent eux aussi mettre des limites aux
enfants et non simplement les chatouiller cinq minutes quand ils reviennent de
travailler le soir. Des pères qui
changent des couches la nuit. Des pères
qui annulent une sortie avec les amis pour aller à l’urgence avec le
petit. Des pères qui diminuent leur
implication au travail pour être plus disponibles pour leur famille (ben oui,
pis vous savez quoi, on n’en meurt pas.).
Des pères qui vont aux rencontres de parents à l’école, qui font les
lunchs et qui font réviser les tables de multiplications. Des pères qui ont du régurgit sur l’épaule et de la purée de carottes dans les
cheveux. Des pères qui font l’épicerie
avec un bébé qui pleure et un trois ans qui crie. Des pères qui regardent la météo pour savoir
s’il faut mettre le manteau d’hiver ou le manteau de printemps.
Vous
êtes mes super héros, car vous contribuez à redéfinir les rôles parentaux, à
créer de nouveaux modèles pour vos fils et vous permettez à vos femmes de
s’épanouir, elles aussi, dans leur milieu de travail.
En
espérant que je n’ai plus à vous voir comme des super héros et que vous serez
bientôt devenus la norme.
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