jeudi 5 avril 2018

Super héros des temps modernes




En 2018, qui pourraient bien être nos super héros ? Des politiciens puissants, des artistes renommés, des entrepreneurs prospères, des intellectuels notoires ? À chaque fois que je pense à un de ces grands hommes au parcours professionnel impressionnant, je me dis qu’avec tout ce qu’ils ont accomplis dans le cadre de leur travail, ils ne doivent certainement pas avoir eu le temps d’avoir des enfants. Eh bien non, coup de théâtre, ils ont presque tous des enfants !  Ensuite, je me dis qu’ils ne les ont certainement pas élevés, leurs enfants, qu’ils avaient une femme à la maison ou une nounou pour faire ça, pas le choix.  Et puis après, je suis un peu de mauvaise foi et je me dis : « Pfff.  Facile de diriger un pays qu’en tu n’as pas à te demander ce que tu vas manger pour souper et que tu n’es pas stressé d’arriver en retard à la garderie ».

Alors, au risque d’avoir l’air un peu cul-cul, pour moi, les super héros des temps modernes ce sont tous ces pères de famille qui se dépensent corps et âmes pour concilier travail-famille et pour élever leurs enfants eux-mêmes.  Et ce, au risque de subir les regards désapprobateurs de leurs collègues et amis qui croient encore que les enfants c’est une affaire de femmes et que l’homme est un Dieu tout-puissant qui décide de tout.  Ces pères qui s’investissent pleinement dans leur famille, qui en sont partie prenante et qui n’en sont pas simplement des corps non-identifiés qui gravitent en périphérie de celle-ci.  Pis ce n’est pas pour faire ma smat, mais mon chum en fait partie de ces pères-là.

Des pères qui prennent congé de leur travail quand le petit est malade.  Des pères qui vont porter leurs enfants à la garderie, qui discutent avec l’éducatrice et qui se tapent des commentaires parfois déplaisants dans le style : « Jérôme a un trou dans ses mitaines. Il faudrait vraiment les changer. » suivi d’un regard soutenu et culpabilisant dans le genre « Comment se fait-il que ce ne soit pas déjà fait ? ».  Des pères qui gèrent des crises de bacon.  Des pères qui sont eux aussi pas toujours cool, car ils doivent eux aussi mettre des limites aux enfants et non simplement les chatouiller cinq minutes quand ils reviennent de travailler le soir.  Des pères qui changent des couches la nuit.  Des pères qui annulent une sortie avec les amis pour aller à l’urgence avec le petit.  Des pères qui diminuent leur implication au travail pour être plus disponibles pour leur famille (ben oui, pis vous savez quoi, on n’en meurt pas.).  Des pères qui vont aux rencontres de parents à l’école, qui font les lunchs et qui font réviser les tables de multiplications.  Des pères qui ont du régurgit sur l’épaule et de la purée de carottes dans les cheveux.  Des pères qui font l’épicerie avec un bébé qui pleure et un trois ans qui crie.  Des pères qui regardent la météo pour savoir s’il faut mettre le manteau d’hiver ou le manteau de printemps.

Vous êtes mes super héros, car vous contribuez à redéfinir les rôles parentaux, à créer de nouveaux modèles pour vos fils et vous permettez à vos femmes de s’épanouir, elles aussi, dans leur milieu de travail.

En espérant que je n’ai plus à vous voir comme des super héros et que vous serez bientôt devenus la norme.

 

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