jeudi 12 avril 2018

Angoisses nocturnes

 
3h16 Am.  Je me réveille en sueur. J’ai le cœur qui bat à toute allure.  Je pense que je viens de faire un cauchemar.  Mais je ne suis pas certaine. Je ne m’en rappelle déjà plus.  Tout ce que je sais, c’est que je ne me sens pas bien, je suis comme affolée. Tout d’un coup, me voilà hyper réveillée, hyper vigilante, les yeux grands ouverts, comme en plein cœur du jour.  Je suis nerveuse, inquiète.  Mais ce n’est plus le supposé cauchemar qui me perturbe maintenant, c’est l’ensemble de mes pensées qui tourbillonnent dans ma tête de manière confuse.

Je suis couchée sur le côté, dos à mon chum, je regarde le réveille-matin. 3h22. Une pensée s’accroche. J’ai encore oublié de déplacer le rendez-vous chez le dentiste de mon plus jeune.  Il faut absolument que j’appelle demain sinon il va y avoir des frais.  De l’argent gaspillé.  Maudit que je ne suis pas à mon affaire.  Ah ! Et puis, il faut que je prépare mes questions pour ma conseillère financière sinon je vais encore avoir l’impression de perdre mon temps et de ne rien comprendre.  Il faut que je prenne mes finances plus au sérieux et que j’arrête de tomber en convulsion dès que j'entends les mots REER ou intérêts à taux variable.  Il faut que je fasse une femme de moi et que je pense à mes vieux jours, je vais avoir 40 ans, ça peut venir vite.  Je me tourne sur le dos.  Ah, et pourquoi j’ai pris ce rendez-vous-là mercredi soir, je vais être beaucoup trop fatiguée, je n’aurai pas les idées claires. Ouf…J’ai chaud, j’enlève les couvertures. À moins que j’annule aussi le rendez-vous avec la conseillère financière ? Ben non.  Je vais juste reporter le problème à plus tard.  J’aurai juste à mettre mon cerveau en mode cartésien.  J’ai froid, je remets les couvertures.

Je me tourne de l’autre côté, face à mon chum.  Il ronfle.  Bordel.  Je m’essaye sur le ventre. Ah, c’est mieux.  Le réveille-matin indique 3h36.  Ça me pique en-dessous du pied.  Je pense à mon plus vieux qui a tout le temps la pédale dans le fond et qui pogne les nerfs à la moindre contrariété.  Il faut que je m’occupe de cela.  Coudons, qu’est-ce qui cloche avec mes habiletés parentales !? La constance ? Ouin, ça doit être ça…et il faut que j’arrête de crier après mes enfants.  À moins que mon plus vieux ait une T.D.A.H. ? Il faudrait que je le fasse évaluer…au privé ça coûte ben trop cher, je n’ai pas d’assez bonnes assurances.  Moi, je suis souvent dans la lune et j’en perds des petits bouts…il doit tenir ça de moi...Les draps sont sales, il faut que je les lave. Non, je ne suis pas bien dans ce lit-là, à moins que j’aille dormir sur le sofa ?

3h47. Un peu plus de 2 heures avant le grand réveil.  Il faut que je dorme. Je me demande, lorsque Julie m’a dit aujourd’hui, ben hier, que j’avais oublié de l’aviser de tel changement dans notre dossier en commun, est-ce qu’elle était fâchée contre moi ? Tout d’un coup qu’elle ne veut plus travailler avec moi et qu’elle me trouve incompétente ? Et si j’avais oublié de lui transmettre une information encore plus importante, oh, j’aime autant ne plus y penser…Bon, là il faut que je dorme si je ne veux pas continuer à oublier des affaires. Ah ! Zut ! Mon compte visa était à payer pour quand déjà ? Il y a deux jours je pense…Je m’assoie promptement sur le bord du lit, je vais aller faire ça tout de suite avant d’oublier à nouveau.  Je me lève.  Il fait noir.  Il fait froid.  Je suis toute nue.  Ben non, je ne vais pas aller payer ma visa à 4h00 du matin.  Je vais aller faire pipi à la place. On dort toujours mieux la vessie vide.  Après mon pipi, je me promène un peu dans le corridor, je regarde par la fenêtre, j’étire le moment avant de retourner au lit, tout d’un coup que le sommeil finirait par me trouver et part me sauter dessus.  Il ne faudrait juste pas que ce soit les enfants qui me trouvent, des plans pour les traumatiser à vie.  Je me recouche. 4h19. OK, ça fait plus d’une heure que je ne dors pas.  Je suis proche de la crise de panique. 4h20.  J’attrape un vieux chandail sale de mon chum et je le lance sur le cadran, je ne veux plus le voir, on dirait qu’il me nargue, lui pis ses chiffres rouges qui n’arrêtent pas d’avancer.  À moins que j’essaye de compter les moutons ? Au fait, je me demande comment on fait pour faire des émoticônes penchés sur le côté ?

Je finis par m’endormir à je ne sais pas quelle heure (le vieux chandail sale est toujours sur le cadran). Le lendemain matin mon chum me dit : « Coudons, as-tu fait de l’insomnie cette nuit ? Tu n’arrêtais pas de virailler dans le lit. ».  Mmm…perspicace le ronfleur… « À quoi tu pensais ? », ce à quoi je réponds que je ne me souviens plus trop. Aïe ! Je ne suis toujours bien pas pour lui avouer les niaiseries qui m’ont gardée éveillée…parce qu’à la lumière du jour, tout me semble soudainement beaucoup moins grave. 

Tsé, je pourrais avoir un cancer. Ça c’est plate.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire