jeudi 22 novembre 2018

En voyage avec le père TOC




*Avertissement* Pour mieux comprendre ce texte, lisez le blog TOC, mon amour
            À chaque année, c’est pareil, vient le moment où mon chum et moi nous mettons à penser à nos vacances d’été (ben oui, avant le congé des fêtes, c’est comme ça, tsé on commence déjà à être fatigués, et qu’est-ce qu’il y a d’autre à faire en novembre que de penser à ses vacances d’été ?).  Et, à chaque année, mon chum me ressort la même phrase : « Ah moins qu’on reste ici pis qu’on fasse des choses à la maison ? »  Ark…ben non.  À chaque année je lui réitère donc que le petit voyage d’été c’est non-négociable, indispensable à ma santé mentale, que s’il souhaite passer l’été à la maison, mieux vaut alors qu’il change de blonde.  Et là, il sourit.  Il le sait bien, après 18 années de vie commune, que je veux partir en voyage l’été, mais c’est plus fort que lui, il faut qu’il examine toutes les options, car déjà, entre partir et rester, il y a un choix à faire.  Il sait bien que, pour moi, il n’y a pas de place à la tergiversation, mais il faut quand même qu’il s’essaye encore un peu, doute quand tu nous tiens…  « Oui, mais on ne voulait pas peinturer la galerie ? » - « On ne partira pas tout l’été », « Oui, mais au niveau des sous, vu qu’il faut changer la toile de la piscine ? » - « Ben non, c’est correct, on a toujours un budget vacances. », « À moins qu’on ne parte cet hiver à la place ? ».  Bon, je suis déjà épuisée et nous n’avons même pas encore parler de la destination. Une chance qu’on commence la discussion en novembre au fond.  Parfois, je m’énerve et je lui dis d’arrêter de me gosser avec son « on reste à la maison », que l’on sait bien tous les deux que ça n’arrivera pas.
            Ensuite, vient le choix de la destination.  À chaque destination que je propose, il se questionne.  « On va au bord de la plage dans le Maine ? » - « Ouin…faire seulement de la plage ? Et Nat, avec son eczéma, l’eau salé ce n’est pas super… », « O.K., on va à Québec 4-5 jours ? » - « Il faudra coucher à l’hôtel, ça va pas être un peu cher et les enfants ne pourront pas se baigner, à moins d’avoir une piscine à l’hôtel, mais là ça va coûter plus cher et tsé à l’hôtel les enfants n’ont pas beaucoup de place pour bouger… », « On va en camping ? » - « Ce n’est pas un peu trop d’organisation ça ? ».  Je le sais qu’il ne fait pas ça pour mal faire, il veut juste trouver LA meilleure option, avoir les parfaites vacances en famille, j’ai beau lui expliquer que les vacances parfaites n’existent pas, il n’a pas l’air de me croire.  On finit par faire un choix (ben, je fais un choix qu’il finit par approuver), choix qu’il remettra en question jusqu’à la veille de notre départ.  « Pourquoi n’allons-nous pas en Gaspésie, déjà ? »  Et là, pour le rassurer, il faut repasser en revue tous les arguments qui ont fait en sorte que l’on n’a pas choisi la Gaspésie finalement.  Et si je m’impatiente un peu et que je m’oppose à cette récapitulation systématique des arguments, il me répond : « Énerves-toi pas, c’est juste pour jaser ».
Enfin, le jour J arrive et ce jour-là, mon amoureux, il a les émotions à fleur de peau. Comment quitter sa maison en étant sûr de rien oublier ? Vérification, vérification, vérification.  Comment être certain que la maison sera correcte pendant notre absence ? Vérification, vérification, vérification.  Et s’il y avait des vents violents ?  Cette branche devrait être coupée, ce serait plus prudent, peut-être aura-t-il le temps de le faire avant de partir (il est 8h00 du matin, nous devions partir à 7h00, les bagages ne sont pas encore dans l’auto, mais il pense quand même qu’il a du temps devant lui…) ?  On ne doit pas vivre dans le même espace-temps.  Là, je travaille fort pour ne pas m’énerver (bon OK, honnêtement, je ne réussis pas tout-le-temps).  Il insiste pour mettre les bagages seul dans l’auto.  Il aime ça qu’il dit, jouer à tétris. C’est vrai que tout est parfaitement placé, les bagages s’imbriquent parfaitement les uns dans les autres.  Mais il ne faut pas être pressé.
Je finis toujours par asseoir les enfants dans l’auto, même si tous les bagages ne sont pas encore dans la voiture, tellement que je suis exaspérée d’attendre et que les enfants ne sont plus tenables.  Je sais bien que je lui mets la pression lorsque je fais cela et il n’apprécie pas : « Ben là, je n’ai pas encore fini, on ne part pas tout-de-suite », « Pas grave », que je dis.
Après dix minutes :
-       Maman, j’ai fini ma gourde d’eau !
-       Quoi, déjà !? On n’est pas encore partis !
-       Je veux d’autre eau !
-       Moi aussi !  Et je veux retourner faire pipi !
Et là, je me décourage et je me dis qu’on ne partira JAMAIS.
 Mais on finit toujours par mettre les voiles, plus tard que je le pensais, mais quand même, on part. 
Ouf !  Enfin, je respire. Enfin, les vacances.
-       T’es sûr qu’on n’aurait pas été mieux d’aller en Gaspésie ?

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