jeudi 13 décembre 2018

Comment survivre aux Fêtes ?



Sérieux, on y pense à chaque année. Période de réjouissance et d’amour, certes, mais aussi de course contre la montre, de frictions familiales, de déceptions et, à partir d’un certain âge, de souvenirs tristes et joyeux qui s’entremêlent.
            Comment survivre à ce compte à rebours de l’avent, à cette impression tenace que l’on va arriver à Noël en ayant oublié un cadeau ou avec un sapin à moitié décoré ou, pire encore, que l’on va manquer d’alcool le soir du réveillon alors que c’est nous qui recevons ?
            Comment survivre à cette pression que l’on s’impose de faire vivre à nos enfants, à chaque fois, leur plus beau Noël, pour qu’ils aient des souvenirs magiques de graver dans leur mémoire à tout jamais ?
            Comment survivre à cette culpabilité qui nous tenaille en cette ère du pacte pour la transition énergétique, alors qu’on achète, qu’on emballe et qu’on décore à profusion ?  Comment pouvoir continuer d’agrémenter nos cadeaux de choux et de rubans multicolores sans penser que, en même temps, nous sommes en train de détruire la planète, un emballage à la fois ?
Comment survire aux adaptes de la simplicité volontaire qui proposent l’angoissant cadeau que l’on fabrique soi-même ? Comment survivre aux cadeaux que l’on reçoit qui sont à mille lieux de nos intérêts ? (Ah wow ! Le beau service à thé…ben non…je ne bois pas de thé).  Comment survivre à la face mitigée de ton beau-frère devant sa lampe de poche multifonction qui trouve que franchement tu ne t’es pas beaucoup forcé cette année ?
Comment survivre à toute cette bouffe et tout cet alcool que l’on ingère sans trop savoir pourquoi ? Comment survivre au Pepto-bismol, aux Advil et à tous ses microbes que l’on s’échange ?
Comment survivre à celui qui arrive toujours en retard et qui emballe ses cadeaux avec les restants des autres ?  Comment survivre aux bougonneux de Noël qui hurlent à la surconsommation, à la fête commerciale, mais qui s’attendent tout-de-même à recevoir un cadeau ou deux ou que l’on voit sourire en secret en regardant scintiller les lumières de Noël ?  Comment survivre à celui qui en fait toujours trop, de la musique aux tuques de Père-Noël, aux cadeaux qui n’en finissent plus ?
Comment survivre au spectacle affligeant de voir sa famille vieillir à chaque année ?  Comment survivre à sa tante alzheimer encore plus perdue que l’an dernier, à son grand-papa qui s’étouffe de plus en plus facilement, à ce jeune oncle si beau autrefois devenu grisonnant et bedonnant, à sa petite cousine, une si mignonne petite fille devenue une adolescente maussade et déprimée ?  Comment survivre à ces mêmes anecdotes, racontées encore et encore, années après années ?  Comment survivre à ces jeunes gens, devenus parents, désemparés devant leur bébé qui refuse de dormir ?
Comment survivre aux Fêtes ? Peut-être en se rappelant qu’il s’agit là d’un temps privilégié pour voir sa famille, malgré les frictions et les imperfections, et que cela signifie, qu’au moins, nous ne sommes pas seuls.

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