jeudi 14 décembre 2017

Chronique d'un dimanche après-midi


-        Oui, mais est-ce que tu t’en es occupé un peu ?

La phrase de trop.  Tellement de trop.  Prononcée par mon chum qui revient de son après-midi à la ferme.  Il rentre à la maison, me voit assise à la table en train d’éplucher des patates, pendant que mon cadet est en train d’inonder la salle de bain et que mon aîné imite à tue-tête des bruits de Bayblade, et il me demande comment cela s’est passé avec les enfants.  Je lui réponds qu’ils ont passé la journée à se gosser et à se tirailler et à juste niaiser et que je suis juste à boute d’entendre des « Arrêêêêêête !!! » et des « Mamaaaaaaaan !!! » et le bruit de quelque chose qui tombe ou qu’on lance en quelque part.  Et lui, mon amoureux, pour m’aider à élucider la problématique de nos enfants mongoles, il me demande si je m’en suis occupé ?!?  Ben non, j’ai fait la sieste tout l’après-midi.  Je suis allée au spa, tiens.  J’ai mangé des sushis avec mes amies.  J’ai lu Guerre et Paix de Tolstoï.  Je les ai regardés s’entretuer. En mangeant du pop-corn.  Vous dire comment j’ai sauté ma coche.

-        Non mais, t’es pas gêné (suivi de plusieurs sacres)!!!

Et là, il voit les biscuits que les enfants et moi avons faits cet après-midi et il feel cheap, mais il est trop tard, moi j’explose, je suis sur ma lancée.

-        Ben oui, lorsqu’on écoute un film, qu’on colore ou qu’on fait des biscuits, tout va bien.  Mais si j’ai le malheur d’aller au sous-sol trois minutes pour partir une brassée de blanc, la marde pogne ! Alors là, je décide de leur donner un bain pour les séparer un peu et le cadet est encore dans le bain pendant que j’essaye de commencer le souper, faque ta petite phrase tu peux ben te la mettre où je pense ! Et si tu veux vraiment être utile, va donc me sortir le cadet du bain, moi je ne suis juste plus assez calme, dis-je en vargeant dans mes patates.

Il s’excuse et m’embrasse. Bon, je dois quand même avouer que les excuses furent rapides et sincères (il est brillant, il sait quand sa vie est en danger).  Il monte ensuite à l’étage.  Je l’entends négocier avec le cadet pour le sortir du bain, il commence déjà à perdre patience.  Tiens, tiens, voilà qui me redonne un peu le sourire.

Il finit par le sortir du bain et il redescend en bas avec son mou.  Moi je suis toujours en train de varger dans mes patates. Et là, il me dit, pour tenter  de m’amadouer un peu, que c’est beau les lumières de Noël qu’on a installées cet après-midi dehors.

-        On ?!? Tu penses vraiment que j’aurais pu installer les lumières avec les enfants autour ?!? Je veux dire sans qu’ils se mettent à se fouetter avec les guirlandes et à les transformer en lasso ?!?  En fait, je suis juste sortie dehors à un moment où je n’en pouvais plus de les entendre et où il fallait que je me défoule sur quelque chose, d’ailleurs, si tu regardes bien, il y a un set dont la moitié des lumières ne fonctionnent plus !

-        Aille, aille, WOW ! qu’il me répond.

Tiens, c’est pas mal la phrase que j’ai dit tout l’après-midi aux enfants ça.

De toute façon, je ne sais pas pourquoi je m’en fais autant, ça finit toujours par être de la faute des mères anyway. Tu les as allaités trop ou pas assez longtemps, tu ne les as pas laissé assez pleurer, tu n’as pas fait assez de peau à peau avec eux lorsqu’ils étaient bébés, tu les as mis à la garderie trop tôt ou trop tard, tu fais trop d’activités structurées ou tu leur laisses trop de temps libre, tu leur as donné trop de gluten et pas assez de fruits, tu les laisses se chicaner tous seuls en-dedans pendant que tu es dehors en train d’installer les lumières de Noël…

Je dois quand même avouer qu’on a vécu un semblant de beau moment en famille en se gavant de nos biscuits au chocolat faits maison pour le dessert. Et, en ce moment, les trois gars écoutent Découverte, dans le silence absolu, pendant que je me défoule sur ce blogue…! Et j’ai négocié un congé pour la routine du dodo…

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