Tu ris, tu pleures,
tu marches, tu cours, tu dors, tu cries, tu vis.
Et puis, tout
ralentit ; tu parles peu, tu ris moins, tu n’as même plus la force de pleurer,
t’alimenter devient difficile, tu souffres, tu t’éteins tranquillement.
Tu bouges de moins en
moins ; d’abord tu cesses de marcher, puis t’asseoir dans ton lit n’est plus
possible, te tourner est devenu trop exigeant.
Tu respires mal, tes
joues se creusent, ta mâchoire s’abaisse. Chaque souffle comme si c’était le
dernier.
Ton teint bronzé
devenu bleuté. Tu fais de la fièvre, la
fin est proche.
Ton corps costaud
devenu si maigre. Tes paupières qui
n’ouvrent plus. Des larmes qui
réussissent à s’en échapper.
Et puis, tu pars, tu
nous quittes malgré toi.
On ne veut pas te
laisser partir, on voudrait qu’il en soit autrement. On voudrait éviter ce qui est inévitable. On souhaiterait que la mort n’existe pas,
qu’elle ne fasse pas parti de la vie, du moins pas de la nôtre, du moins pas
maintenant. Il est difficile de croire que tu viens de mourir à l’instant. Ton corps devenu blanc nous le rappelle
pourtant. On t’a positionné sur le dos
les mains croisées sur ta poitrine.
Tu es mort.
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